Troisième
ville de Norvège avec 175 000 hbts, Trondheim offre cependant l’image au
premier abord d’une ville humaine, sympathique, un mélange de ville ancienne et
moderne, bien agréable à vivre.
Nous
rentrons dans Trondheim le vendredi soir ; nous arrivons sur le seul
parking autorisé pour les camping cars, celui du stade Spectrum, dans le
quartier de Øya, et bien sûr, avec notre arrivée, il se trouve complet ;
nous voilà rangés entre deux autres camping cars, ce qui ne nous plait pas
vraiment, mais une fois de plus, nous n’avons pas le choix. Il est vrai aussi
que chacun chez soi, la promiscuité ne limite pas l’intimité. Par ailleurs, le
parking est gratuit, alors....
Bien
qu’il soit tard déjà, nous faisons une petite balade avant la tombée de la nuit
pour découvrir une petite partie de la ville dont le centre se situe à moins
d’un km du parking.
NIDAROS DOMKIRKEN ( LA CATHÉDRALE NIDAROS )
Ainsi,
nous arrivons à la cathédrale, cette célèbre cathédrale qui ne ressemble à
aucune autre église de Norvège, ni même de Scandinavie, avec son architecture
et ses sculptures purement gothiques et ses dimensions hors normes dans ces
pays-là. On est transporté d’un coup chez nous ; on a l’impression d’être
devant une de nos cathédrales. C’est un choc de rencontrer cet édifice insolite
dans ces contrées. Elle est évidemment fermée à cette heure ; nous
reviendrons demain pour mieux l’explorer et l’apprécier.
QUARTIER DE BAKKLANDET
On
poursuit la promenade vers le Bybrua, le pont qui enjambe la rivière Nidelva
avec son décor de bois rouge datant du XVII°, qui lui donne un air quelque peu
oriental, japonisant, et le quartier de Bakklandet ; la rivière est bordée
d’anciens entrepôts sur pilotis appartenant aux marchands et armateurs de la
Ligue Hanséatique, aujourd’hui entièrement rénovés, transformés en habitations,
magasins d’antiquaires, cafés chics, formant un quartier agréable. Avec le
coucher de soleil et les reflets dans l’eau, nous avons devant les yeux un beau
tableau.
PONT BYBRUA |
COUCHER DE SOLEIL
Mais
la nuit tombe, il nous faut rentrer ; nous avons dans le ciel, au-dessus
de l’eau de la rivière, des nuances de couleurs assez étonnantes allant du rose au mauve.
Le
lendemain, nous consacrons toute la journée à la découverte de la ville.
Nous
revenons à la Cathédrale qui se trouve bien éclairée par un beau soleil. D’aspect
massif, avec deux tours assez basses, ce qui n’allège pas l’édifice, et trois
rangées de nombreuses statues de saints et de rois occupant toute la façade,
qui est très large. A l’extérieur, nous
avons pu admirer également de belles gargouilles.
Romane
à l’origine, plusieurs fois brûlée, elle fut chaque fois reconstruite et au
XIII°, c’est le gothique qui l’emporta et qui règne toujours aujourd’hui.
A
l’intérieur, la nef est longue et haute, les piliers massifs entourés de
colonnettes donnent une impression de puissance, de grandeur, accentuée par la
pénombre ; l’originalité de l’édifice tient à la construction du chœur de
forme octogonale, entouré de fines colonnettes.
Remarquables
sont les vitraux et la belle rosace au-dessus du tympan à l’entrée.
Dommage
que les photos soient interdites ; on aurait bien aimé conserver en
mémoire les détails de cette architecture, des sculptures, des chapiteaux
notamment, des vitraux. Nous avons tout de même trois photos volées et de mauvaise qualité.
Cette
cathédrale, Nidaros Domkirken, est le lieu où les rois de Norvège se font
introniser et enterrer. Elle fut longtemps un lieu de pèlerinage pour vénérer
St Olav, le roi viking, converti au catholicisme, baptisé à Rouen, canonisé en
1031 un an après sa mort, qui christianisa la Norvège par la force ; son
culte fut interdit par la réforme luthérienne.
A côté de
la cathédrale, le Palais de l’Archevêché qui abrite maintenant des
musées ; une grande foule (c’est samedi) se presse dans la cour où l’on
trouve des étals proposant divers produits locaux, des articles de foire comme
partout, mais aussi deux ou trois sculpteurs qui travaillent la pierre devant
le public, des artisans d’anciens corps de métier qui présentent leur
savoir-faire, avec le bois, la pierre ou le fer ;bref tout un ensemble
hétéroclite de vendeurs de babioles ou de sucreries, viennoiseries, etc... sans
intérêt pour nous.
Nous
progressons dans les rues jusqu’à trouver le vrai marché du samedi ; alors
là, nous sommes stupéfaits de découvrir d’un coup autant de monde, alors que
jusqu’à présent nous trouvions des villes mortes après 16h et même en pleine
journée, sans grande animation.
Il
faut dire que Trondheim fête la St Olav depuis le 29 juillet jusqu’au
week-end ; sans doute la ville reprendra-t-elle sa quiétude, sa sérénité.
Nous
retrouvons ici une foule et une ambiance que nous connaissons chez nous dans
les grandes foires ; il est difficile de s’approcher des étals sous les
chapiteaux, mais tout se fait dans le calme et le respect de l’autre ; la
majorité des produits présentés sont alimentaires, locaux, présentés, vendus
par les producteurs ; toutes sortes de produits : poissons frais,
séchés, salés, charcuteries : saucissons de renne, d’élan, etc...,
viennoiseries, pâtisseries, des stands pour manger saucisses, sandwichs de
toutes sortes, des stands pour des jeux pour enfants, etc, etc... rien ne
manque a priori pour faire la fête.
La
différence avec nos foires, c’est le mode de dégustation ; ici, chaque
étal propose des assiettes remplies de morceaux de tous les produits qu’il
offre à la vente ; rien d’original, direz-vous, c’est comme chez nous,
sauf que tout le monde prend sa part dans l’assiette sans être intéressé pour autant
à acheter le produit, et il y a du monde qui fait la queue ! tout le monde
se nourrit largement, sans gêne, sucré, salé, tout y passe, et ce sont donc des
quantités non négligeables de denrées que les vendeurs voient partir en un clin
d’œil ; mais apparemment tout est normal, et ils ne cessent pas de remplir
leurs assiettes de dégustation ; c’est ahurissant. On imagine pas du tout
cette façon de procéder chez nous où les dégustations se font toujours de façon
parcimonieuse, obligée, et pas forcément sympathique. Ici, c’est vraiment la
fête, on a l’impression d’être invités chez quelqu’un et de pouvoir manger et
boire tout ce que l’on veut et autant qu’on le veut, avec la bonne humeur et la
gentillesse en plus des commerçants.
Inutile
de vous préciser que nous avons très vite adopté cette façon bien agréable de
vivre et que nous n’avons pas eu besoin de préparer le repas de midi!
Nous
avons acheté quelques produits et notamment du fromage qui n’avait rien à
envier aux nôtres ; rien à voir évidemment avec ce que l’on peut acheter
ailleurs dans les supermarchés. Nous regretterons de ne pas pouvoir acheter de
beaux légumes qui pour une fois étaient à des prix plus abordables, mais nous
n’avions pas prévu de faire un tel marché ; nous n’avions pas de sacs et nous
avions encore quelques heures à déambuler avant de rentrer au camp.
QUARTIER DE SOLSIDEN
Nous
abandonnons cette grande et inattendue animation pour découvrir d’autres
quartiers de la ville. Nous allons vers les ports, dans le quartier de
Solsiden, où l’on trouve des bâtiments modernes au milieu d’anciens entrepôts
de briques (et non plus en bois comme dans l’autre quartier) parfaitement
rénovés qui accueillent une grande foule aussi dans des cafés et restaurants
assez chics et...chers. La fatigue et la soif nous invitent malgré tout à nous
asseoir sur une de ces terrasses pour profiter d’un long moment de détente en
appréciant un café et une bière : quelle folie ! Mais nous en avions
vraiment besoin.
QUARTIER DE BAKKLANDET
Nous
revenons dans le quartier de Bakklandet, flânant dans les ruelles pavées, aux
maisons basses, fleuries, animées par des cafés, restaurants, magasins chics,
galeries d’art...
Nous
retrouvons le joli pont qui enjambe la Nidelva, le Bybrua, qui a remplacé en
1861 un pont plus ancien. Du pont, nous avons une belle vue sur l’ensemble des
entrepôts à pignons alignés le long de la rivière, sur leurs pilotis, peints en
rouge, jaune ou brun, qui font un bel effet ; nous les avions déjà vu la
veille, au soleil couchant ; nous les découvrons avec une nouvelle lumière ; l’ensemble de ces
constructions sur pilotis nous fait penser inévitablement aux palais de Venise
ou aux misons palafittes que nous avions vues dans l’île de Chiloé au Chili.
PONT DE BYBRUA |
Nous
prenons la pose pour quelques photos ; Françoise me dit qu’il serait bien
de demander à quelqu’un de nous prendre tous les deux ensemble en photo, chose
rare ; une Française qui passait à ce moment-là nous a entendu et se
propose spontanément de faire la photo ; chose dite, chose faite, et nous
engageons la conversation avec cette dame ; nous lui demandons de quelle
région elle est originaire, si elle est en vacances, etc... et à notre grande
surprise, elle nous dit qu’elle est norvégienne, qu’elle a épousé un Français
et qu’elle était professeur de Français à l’Université à Trondheim ; elle
s’appelle Cyssel (Cécile en Français), elle a 71 ans, à la retraite depuis
l’âge de 67 ans, âge légal en Norvège, et elle parle un Français parfait, sans
aucun accent ni intonation qui pourrait laisser deviner qu’elle est
norvégienne. Bravo !
Nous
parlons un long moment, puis elle nous accompagne dans un autre quartier pour
nous faire voir le Palais Royal ; en fait, une grande bâtisse jaune sans
caractère particulier qui sert de résidence à la famille royale quand elle
vient à Trondheim.
CYSSEL, LA PROF DE FRANÇAIS |
LE NOUVEAU ROI DE NORVÈGE ! |
Nous
nous séparons de Cyssell et nous continuons notre pérégrination vers d’autres
quartiers, vers le port dont nous longeons les quais en direction de notre
parking, car il se fait tard et nous sommes épuisés par nos heures de marche et
de visites.
PARKING VOITURES PRIS SUR LA MER ( SUR PILOTIS ) ! |
Epuisés
mais heureux de cette très belle journée, nous rentrons sous la pluie, trempés
de bonheur ; vraiment, nous avons bien aimé Trondheim, où il nous semble
qu’il fait bon vivre, agréable, gaie, paisible mais animée aussi, même en
l’absence des étudiants qui, l’automne revenu, doivent bien agiter davantage
cette belle ville.
LA PASSERELLE QUI NOUS RAMÈNE AU CAMPING CAR |
Heureusement, nous avions de charmants voisins, Genten et Erwin, de Malmedy, Belgique.
1 commentaire:
super Photo et belle description de votre voyage
Erwin et Conny belgique
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