Nous
voilà installés à Oslo sur l’immense parking d’une Marina, située sur la
presqu’île de Bygdøy, à trois kms environ du centre ville, parking réservé pour
une très grande part aux bateaux mis sur cales pour travaux de restauration, et
d’autre part aux camping cars dans une zone limitée, avec eau et électricité
pour tous.
A
notre arrivée, le parking est pratiquement complet, et il faut bien se loger à
côté des autres camping cars ; par chance, le lendemain, profitant de
quelques départs, nous pourrons nous déplacer, nous mettre au bord de l’eau, un
peu loin des autres, retrouvant notre liberté et notre intimité. Nous aurons la
visite des canards et des oies, la vue directe sur le fjord, les bateaux, les
nombreux canoës et kayaks de toutes sortes qui vont et viennent sans cesse,
donnant beaucoup d’animation à cet endroit ; c’est vraiment très agréable,
et nous apprécions beaucoup la chance que nous avons d’avoir ce privilège dans
une grande ville.
Nous
aurons tout de même l’occasion de constater que notre camping car n’est pas
aussi grand qu’on nous le fait observer souvent ; en effet, beaucoup sur
ce parking sont de taille au moins égale au nôtre, et l’un d’eux, derrière le
nôtre, immatriculé aux USA, fait au moins un tiers de plus que le nôtre ;
mais un jour, nous avons vu arriver un ...monstre ! Voir photo ; bien
modeste le nôtre, n’est-ce pas ?
Nous
avions déjà passé une journée à Oslo en 2003 et nous n’avions pas gardé des
impressions très fortes de notre visite à cette époque ; allons-nous être
à nouveau déçus ?
L’
« OSLO PASS » que nous avons pris pour 72 h nous ouvre droit non
seulement à l’entrée de la plupart des musées, mais aussi à tous les
transports : bus, métro, train, bateaux...
CHATEAU
ROYAL
Un
bus nous prend près de notre parking et nous amène plein centre ville, devant
le Théâtre National; nous commençons donc notre déambulation au pied du
Château Royal et son agréable parc situé sur une éminence, fermant la grande
avenue Karl Johans Gate qui arrive tout droit depuis la Cathédrale et qui est la
plus célèbre et la plus animée des rues d’Oslo.
Le palais
est de facture néoclassique, avec une grande esplanade devant laquelle trône
une statue équestre du roi Karl XIV de Suède et de Norvège, de 1814 à 1844, qui
n’est autre que notre maréchal français Jean-Baptiste Bernadotte, dont nous
avons déjà parlé à Stockholm, dans la chapelle funéraire de l’église des
Franciscains.
Le
hasard nous fait assister à la relève de la garde ; ce n’est pas notre
spectacle favori, mais puisque nous y sommes, autant y jeter un coup
d’œil ; nous ne résisterons pas longtemps à cet événement : trop
morne, trop lent, trop triste, trop ennuyeux... rien à voir avec la relève de
la garde à Athènes, le dimanche.
KARL
JOHANS GATE
Nous
décrochons rapidement pour descendre la grande avenue Karl Johans Gate, bordée
au départ de grands immeubles universitaires, puis de jardins, et enfin de
galeries commerciales, de cafés, de grands hôtels.
Nous
sommes amusés, au cours de notre promenade dans les rues et les parcs, de voir
certains panneaux inconnus chez nous : par exemple, interdiction aux
chiens de déposer crotte ou de faire pipi! Seraient-ils plus responsables
et respectueux de l’environnement que leur maître ?
CATHEDRALE
Au
bout de cette avenue, nous découvrons la Cathédrale (Domkirken) qui est un
grand édifice de briques rouges sans intérêt architectural évident ; on
réalise que celle de Trondheim est vraiment unique dans les pays scandinaves. Nous
savons qu’elle a été construite au XVII°, mais qu’elle a été beaucoup restaurée
au XIX° et encore en 1950 et qu’il ne reste presque plus rien d’origine, à
l’exception de la chaire et du retable.
La
voute est entièrement recouverte de fresques très colorées, peintes entre 1936
et 1950, relatant des passages de la Bible ; les vitraux sont
d’Emmanuel Vigeland, le frère du grand
sculpteur dont on parlera plus loin.
Sur
les côtés de l’église, on a construit au XIX° des boutiques le long d’une
coursive circulaire, où l’on vendait des denrées alimentaires ; aujourd’hui,
ces galeries, les « basarhallene », en brique rouge comme la
cathédrale, abritent toujours ces boutiques transformées en cafés ou magasins
de produits artisanaux, d’antiquités, de mode....Cette galerie bordant une
avenue forme un ensemble assez agréable à regarder.
Nous
traversons des parcs et jardins avec étangs, fontaines, statues, comme il se
doit, bien agréables évidemment pour se délasser ; nous passons devant le
Parlement, grand édifice en forme de rotonde, sans intérêt non plus, ni
architectural, ni esthétique.
RÅDHUSET
Nous
arrivons près du port, dominé par deux tours massives et très hautes,
imposantes, donnant un aspect de forteresse médiévale à l’Hôtel de Ville :
le Rådhuset.
Sur
le parvis, une grande fontaine à deux cygnes, et de chaque côté de l’entrée des
tableaux de bois sculpté représentant des scènes de la mythologie nordique
accueillent le visiteur.
Nous
entrons dans un hall aux dimensions très impressionnantes, celui où se déroule
chaque année, le 10 décembre, la remise du prix Nobel de la Paix.
Les murs de ce hall sont recouverts de fresques peintes par plusieurs artistes, relatant les grandes heures de l’histoire du pays, les épisodes dramatiques de la seconde guerre mondiale entre autres, hymne national aussi au travail, à la culture norvégienne. Toutes ces fresques sont quasiment imbriquées les unes dans les autres formant un gigantesque patchwork de tableaux à la fois réalistes, naïfs, modernes, classiques, un mélange harmonieux et beau. L’ensemble est impressionnant.
A
l’étage, nous parcourons des salles immenses avec des tableaux divers,
représentant entre autres personnages, les derniers rois de Norvège, des
fresques en hommage à la nature et à la famille norvégienne , avec des hommes,
femmes et enfants nus, ce qui semble correspondre à la culture
« naturiste » norvégienne.
FORTERESSE
D’AKERSHUS
Face
à l’Hôtel de Ville, la forteresse d’Akershus, bâtie vers 1300 sur un
promontoire dominant le port et le fond du fjord pour protéger la ville, a été
restaurée et aménagée ; elle ceinture le château transformé en château
Renaissance au XVII°, avec quelques vestiges conservés de l’époque médiévale.
Nous parcourons les salles du château avec intérêt, certaines salles bien
décorées, très grandes, servant aujourd’hui aux réceptions et manifestations
officielles.
Dans
l’enceinte de la forteresse, se trouvent beaucoup de bâtiments officiels :
école militaire, ministère de la Défense, Etat-Major de l’Armée, Musée des Forces
Armées et de la Résistance...
Se promener sur les remparts est très plaisant car nous avons une vue d’ensemble sur le port et son activité, mais aussi sur la ville ; promenade très agréable dans les parcs.
L’OPERA
Nous
descendons de la forteresse d’Akershus et nous retrouvons le port ; nous
allons droit sur l’Opéra, l’Opéra de Norvège, qui est une réalisation
architecturale extraordinaire, inédite, très réussie. Il est encore
malheureusement installé dans une zone qui est entièrement en travaux et qui
lui enlève un peu de sa prestance ; lorsque les aménagements extérieurs
seront terminés, l’an prochain sans doute, cet édifice rendra tout son éclat et
sa beauté, à n’en pas douter.
Situé
au bord du fjord, face au port, il est constitué d’un toit immense en forme de
pente douce plongeant dans la mer, recouvert de plaques de marbre blanc de
Carrare, que l’on peut gravir jusqu’au sommet ; cette pente est composée
de plusieurs niveaux qui coupent l’uniformité, et lui confèrent son originalité
et sa beauté.
L’intérieur
du hall est immense, et nous sommes surpris par une énorme spirale de bois à
lamelles, montant jusqu’au toit, faisant penser aux gradins d’un théâtre en
mode inversé ; un choc visuel !
Un
choc également que de s’offrir un petit capuccino à 5 € (l’un) au bar de
l’Opéra ; mais, ce n’est pas souvent qu’on vient à Oslo et ... à
l’Opéra !
CENTRE
NOBEL DE LA PAIX
Près
du port, ce centre du Nobel de la Paix présente évidemment la vie et l’œuvre
d’Alfred Nobel, inventeur de la dynamite, mais surtout digne d’être honoré par
l’Humanité pour avoir légué sa fortune
en 1895 afin de créer cinq prix : physique, chimie, médecine, littérature
et paix. Tous les prix sont décernés à Stockholm à l’exception de celui de la
paix décerné à Oslo. Pourquoi ? Avant 1905, le pays était rattaché au
royaume de Suède ; mais Nobel avait demandé à ce que prix de la Paix, pour
le moins, soit attribué par la Norvège, en hommage à son pays. Suite à
l’indépendance de la Norvège en 1905, la Suède n’a jamais demandé le
rapatriement du prix à Stockholm.
Dans
une salle plongée dans la pénombre, appelée le « Nobel Field »
(le jardin des Nobel), de petits écrans au bout de tiges optiques présentent
chacun un prix Nobel, depuis 1901, premier prix attribué à Henri Dunant,
fondateur de la Croix Rouge, jusqu’aux plus récents, formant une forêt de tiges
comme autant de fleurs dans un champ ; idée originale et intéressante.
Dans
d’autres salles, nous avons des expositions de documents traitant de tous les
problèmes connus ou moins connus, de situations politiques et sociales fragiles
ou critiques dans le monde entier.
AKER
BRYGGE
Sortant
de l’Opéra, nous allons à la découverte de ce nouveau quartier rénové d’anciens
entrepôts ; une architecture moderne très design, bien réussie, agréable à
l’œil ; des quais super bien aménagés, bordés de restaurants, cafés avec
leur terrasse, commerces, cinémas, galeries commerciales, très animés, avec
beaucoup de monde, pas seulement des touristes, mais bien des Norvégiens qui
viennent passer d’agréables moments dans ce quartier, et notamment sur ces
quais ; beaucoup de bateaux de toutes sortes, de tout gabarit, sont
amarrés à ces quais leur donnant un cachet particulier.
Sur les quais, beaucoup de bancs et d’espaces pique-nique, très confortables, permettent de jouir du spectacle et de se reposer tout à la fois. D’ailleurs, en Norvège, on voit des bancs et des tables installés dans tous les endroits propices au repos, et même dans des endroits improbables, où l’on se demande qui pourrait bien venir là pour en profiter, même aussi dans des espaces privés ouverts apparemment à tout le monde.
Au
bout des quais, le fameux Musée Astrup Fearnley d’Art Moderne, avec ses toits
en forme de voiles de métal et de verre plongeant dans la mer, comme l’Opéra en
face de lui, conçu par Renzo Piano,
l’architecte du centre Pompidou.
Mais,
pour nous, la promesse d’un beau musée se noie dans une réelle déception, pour
ne pas dire colère, en visitant ses salles immenses pleines de vide. Nous
appelons vide ou néant ce qu’on ose présenter au visiteur comme de l’Art
Moderne ; vulgarité, arnaque, rien qui peut faire penser à de l’art ;
on peut aimer ou détester l’art moderne, on peut le comprendre ou pas, mais
ici, il n’y a pas d’art du tout. Nous avons l’impression d’avoir été pigeonné. Le
contenu n’est pas à la hauteur du contenant.
On
retiendra malgré tout, à l’extérieur du bâtiment, les « yeux » (ou ce
que vous voudrez), qui est pour nous le seul élément du musée qui pourrait
rentrer dans la catégorie Art Moderne.
" LES YEUX " ! ? |
PARC
VIGELAND
A
quelques kms du centre ville, traversant des quartiers résidentiels aux belles
maisons, nous arrivons au parc Vigeland, lui-même intégré dans le parc Frogner,
situé au nord-ouest de la ville, destiné surtout à la pratique de divers sports,
patinage notamment.
Ce
parc est l’un des endroits le plus visité d’Oslo ; il a été conçu par
Gustav Vigeland, le plus célèbre sculpteur norvégien, qui a travaillé plus de
20 ans à sa réalisation ; il est mort un an avant la fin des travaux.
Un parc
immense, des terrasses et des fontaines, un pont sur une rivière, une colline
au fond du parc comme point culminant, et dans cet espace, partout, plus de 200
sculptures monumentales sur le thème de la destinée de l’homme, de l’enfance à
la vieillesse, statues croquant des enfants, des adultes, des vieillards dans
les scènes de la vie quotidienne, illustrant des aspects des relations humaines :
l’amour, la tristesse, la joie, la lutte, les sentiments, etc...
Statues
monumentales en bronze, en plein mouvement, mais à peine dégrossies, de corps
toujours entièrement nus. Au point le plus haut du parc, le
« monolithe », colonne centrale entourée de sculptures, avec des
corps entrelacés semblant vouloir atteindre à tout prix le sommet de cette colonne :
allégorie de la lutte pour la vie ?
Nous
ne dirons pas que toutes ces statues nous laissent de marbre, puisqu’elles sont
en bronze, mais il est vrai que nous ne sommes pas attirés par ce genre de
sculpture ; ce n’est pas du Rodin, loin de là, ni même du Maillol. Mais au
moins, nous reconnaissons leur qualité d’œuvre d’art, contrairement aux objets
présentés comme œuvre d’art au Musée Astrup.
Par
contre, nous avons adoré les statues du même Vigeland, dans les jardins et les
rues de la ville, qui représentent des scènes de la vie courante et des
personnages, sous forme réaliste très originale et réussie.
ON A BIEN ESSAYÉ ...... MAIS ON N'Y EST PAS ARRIVÉ ! |
ON A ENCORE ESSAYÉ ........ ET ON Y EST ARRIVÉ ! ET VOUS ? |
LE TREMPLIN D’HOLMENKOLLEN
A 10
kms au nord-ouest du centre ville, une vaste zone boisée domine la ville et
offre un vaste terrain de jeux et de loisirs aux habitants d’Oslo
(Osloïtes) ; 450 kms de sentiers balisés, équipés de refuges, pistes de
ski de fond, lacs pour la pratique du kayak en été ou du patinage en hiver, le tout accessible en métro !
Le
must : le tremplin de saut à ski de Holmenkollen, l’un des plus célèbres, et
aujourd’hui le plus moderne du monde, domine tout le site ; il est visible
de partout ; de notre camping car, nous le verrons même bien illuminé la
nuit, long ver luisant dans la nuit étoilée.
OSLO
2014
Après
quelques jours passés à Oslo, nous pouvons dire que notre première impression
de 2003 est effacée par cette nouvelle approche ; évidemment, nous avons
passé plus de temps à explorer davantage de quartiers de la ville ;
surtout, nous constatons, comme dans toute la Norvège, de très nombreux
chantiers de construction, de restauration, d’aménagements d’espaces urbains et
de loisirs ; un vrai remue ménage qui gâche pas mal le paysage (hélas pour
les photos) avec tous ces engins, grues, échafaudages, trous immenses,
montagnes de terre, tas de pierres... mais l’avenir s’annonce plutôt
esthétique, pratique et confortable ; alors, il faut patienter, et le
résultat nous paraît être prometteur.
Oslo
nous est donc apparue plus dynamique, plus animée, plus belle, même si, à nos
yeux, elle ne peut être comparée à Stockholm (.... encore moins à Paris !).
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