Notre
objectif pour cette journée est de visiter deux églises en « bois debout »
de grande renommée : celle d’Urnes, la plus ancienne de Norvège, inscrite
au Patrimoine Mondial de l’Humanité par l’UNESCO en 1979, et celle de Borgund,
la plus célèbre du pays.
Nous
quittons notre base (nautique) de Marifjora, au ras du Lustrafjord, pour aller
prendre au beau village voisin de Solvorn le ferry qui nous transbordera sur
l’autre rive du fjord où se trouve l’église d’Urnes.
URNES
Nous laissons le camping
car sur le parking du port car nous n’en aurons pas besoin pour cette
visite ; en effet, nous aurons une bonne grimpette à faire pour rejoindre
cette église située assez haut sur la colline, mais le prix de la traversée
pour le véhicule est trop prohibitif pour un si petit parcours à faire.
Au cours de la montée, très raide, nous découvrons les premières plantations de pommiers et de framboisiers que nous voyons en Norvège.
DES POMMIERS |
DES FRAMBOISIERS |
Au bord de la route, nous verrons un étal exposant des bauettes de framboises à vendre ; nous avions jusqu’ici bien apprécié les fraises et les framboises norvégiennes qui se différencient de celles que nous achetons chez nous par leur saveur originelle
Le toit est fait de tuiles en bois taillées et disposées en écailles de poisson.
PRUNES, FRAMBOISES ...... SELF-SERVICE ! |
Nous
allons bien sûr en acheter à notre retour au ferry. Déjà, en débarquant, sur le
port, nous avions remarqué également des cagettes de pommes et de prunes à
vendre. Dans les deux cas, personne ! Un écriteau seulement, vous
indiquant le prix à payer et ..... la caisse ! à prendre ou à
laisser ! Nous n’avons pas osé la prendre ; au retour, nous mettrons
notre billet, récupérant notre appoint ; cette situation est inimaginable
en France où l’ensemble : fruits, caisse et parasol, disparaitrait dans
les dix minutes d’exposition. C’est un autre aspect étonnant, positif et
apaisant de ce pays
Des
bancs permettent des arrêts salutaires au cours de cette montée ; ils
révèlent toujours l’esprit inventif et original des Norvégiens : jamais le
même style de bancs et de tables sur les aires de repos.
UN ANCIEN GRENIER SUR PILOTIS TRANSFORMÉ EN HABITATION |
Nous
voilà à l’église, sur son promontoire dominant le fjord, avec ses 900 ans
d’existence au moins, datant de 1130, encore que des éléments comme le portail
nord et des chapiteaux sont sans doute plus vieux d’un siècle encore.
Le toit est fait de tuiles en bois taillées et disposées en écailles de poisson.
La
façade nord est ornée de panneaux aux entrelacs et animaux : lions aux
formes étranges, nées de l’imagination des artistes qui, à cette époque, n’en
avaient jamais vu.
UN LION |
L’église
a une nef surélevée et une structure à « bois longs », les poteaux
allant du sol au plafond. Tous les poteaux sont décorés de chapiteaux sculptés
de reliefs représentant des personnages ou des animaux fabuleux.
Malheureusement, il est interdit de prendre des photos à l’intérieur ;
Françoise négocie le droit de prendre tout de même une photo, une seule.
PHOTO PRISE DANS UN LIVRE |
DE URNES A BORGUND
Retour
en ferry pour reprendre le camping car puis la route qui par Sogndal et
Kaupanger va nous amener à Borgund. Une route toujours belle, dans un cadre de
montagnes aux pentes herbues jusqu’aux sommets les plus élevés, donnant une
teinte vert foncé que nous ne connaissons pas chez nous. Toujours des lacs de
montagne, des bergeries typiques, des moutons autant sur la route que dans les
pâturages.
BORGUND
Borgund
est l’église la plus connue du monde entier, la mieux préservée et qui a servi
de modèle à la restauration d’autres stavkirkes. Elle présente un empilement
incroyable de toits couverts de bardeaux, avec des têtes de dragons, qui lui
donnent un air oriental de pagode.
A
l’entrée, nous sommes accueillis par un jeune étudiant français bien
sympathique ; nous rencontrerons en Norvège beaucoup de jeunes Français
travaillant pour une saison dans les offices de tourisme, les musées, magasins,
etc…certains d’ailleurs venant depuis deux années ou plus en Norvège.
TÊTES DE DRAGON POUR ELOIGNER LES MAUVAIS GÉNIES |
LE CLOCHER |
L’intérieur
nous surprend d’une part par son élévation, d’autre part par son espace
restreint en rapport à la masse imposante de l’ensemble de l’édifice. Quelques
hublots en haut de la nef diffusent une faible lumière, et il faut un certain
temps pour deviner dans la pénombre les détails de l’architecture et de
l’ornementation.
Les croisillons en forme de croix de St André sont richement sculptés.
CROIX DE STE ANDRÉ |
Trois
portails richement décorés donnent accès à l’église, protégés par une galerie
qui fait tout le tour de l’édifice.
A
300 m de l’église, on a construit un grand bâtiment qui fait office de bric à
brac pour touristes, mais aussi d’un intéressant musée sur les stavkirkes.
Après
Borgund, nous descendons vers le sud , à travers un paysage sévère de landes,
de prairies où paissent de nombreux moutons, de maisons de bergers ; nous
avons une pluie continue et assez forte qui nous accompagne jusqu’à notre halte
du soir que nous trouvons sur un parking d’une station touristique, Hemsedal.
DE HEMSEDAL A HEDALEN
Le
temps est toujours maussade ; nous descendons la vallée de l’Hemsedal
jusqu’à Gol ; cette ville possédait une belle stavkirke ; elle a été
récupérée et replacée au musée du folklore norvégien à Oslo.
A
partir de Gol, nous souhaitons visiter l’église en bois debout de Heddal,
réputée comme l’une des plus belles de Norvège, sinon la plus belle.
Nous la
repérons sur la carte, mais nous avons un problème avec notre GPS qui nous la
signale à plus de 200 kms, alors que sur notre carte elle est assez proche de
Gol.
Quand nous arrivons à un carrefour de routes où nous devons changer
de direction (Nesbyen), nous n’avons pas d’indication sur Heddal ; nous
interrogeons des automobilistes qui déclarent ne pas connaître ce lieu et nous
commençons à avoir des doutes, d’autant que notre GPS fait toujours de la
résistance.
Un village plus loin, nous questionnons des habitants qui,
eux, nous confirment qu’il y a bien une stavkirke à Heddal, à une bonne heure
de route. Nous sommes sur la bonne voie.
Nous voilà rassurés, et nous nous engageons sur la petite route ;
pourtant, assez vite, la route se transforme en piste et le doute
revient.
Nous arrivons à un péage après quelques kms
en pleine forêt ! Bizarre !
Impossible de faire demi retour,
l’étroitesse de la route ne le permettant pas ; le piège !! Un péage
en pleine nature, sur une piste ? Complètement surréaliste ! Une
voiture arrive en sens inverse et nous rassure en nous confirmant que
l’église d’Heddal est bien au bout de cette piste, à une heure environ.
Une nature
belle et sauvage, mais encore défigurée par la présence de lignes et poteaux
électriques la sillonnant dans tous les sens, comme c’est malheureusement
souvent le cas en Norvège, hélas !
Après
plus d’une heure de traversée, de montées et de descentes, dans un paysage de
forêts, de landes, de mares,nous
retrouvons avec soulagement le macadam, puis quelques maisons isolées mais a
priori habitées : ouf ! Nous voilà revenus de « Terre
Inconnue » ! Encore une fois, nous sommes stupéfaits de découvrir des
maisons habitées dans les coins les plus isolés, les plus inhospitaliers
possibles, accessibles (peut-être) par des pistes improbables.
STAVKIRKE D'HEDALEN
Enfin,
après quelques autres longs kms, nous trouvons notre stavkirke ; elle est
belle, mais elle ne répond pas à notre attente. En réétudiant notre carte, nos
livres et en questionnant encore notre GPS, nous comprenons notre erreur ;
en fait, sur la carte, Heddal est orthographiée avec un seul « d »,
mais c’est encore faux, parce que le vrai nom du patelin, c’est
« Hedalen ».
Nous
sommes à la fois dépités mais aussi rassurés de savoir que ce n’est pas l’église
que nous cherchions ; le bonheur est devant nous ! En réalité, Heddal
se situe au sud-ouest d’Oslo.
STAVKIRKE D'HEDALEN |
Et
puisque nous ne sommes plus qu’à 160 kms environ de la capitale, pourquoi ne
pas y aller ce soir, même si ce n’était pas du tout prévu ; de plus, c’est
dimanche, nous aurons plus de facilités sans doute pour trouver une place, et
moins de circulation sur la route.
Après
un bref contour de l’église d’Hedalen, car elle vient juste de fermer, nous
mettons donc le cap sur Oslo.
1 commentaire:
Salut les jeunes.
Bravo pour le blog.
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