mercredi 20 août 2014

2014 08 20 NORVÈGE 32 HEDDAL-VALLÉE DE NUMEDAL



Depuis Oslo, nous prenons la direction sud-ouest pour pénétrer dans la province du Telemark. Cette région montagneuse est célèbre dans le monde entier pour être le pays natal du ski (de type alpin).

C’est Sondre Norheim qui essaya au XIX° de nouvelles techniques en modifiant la forme traditionnelle des skis et des fixations, techniques qui furent ensuite universellement adoptées ; en 1868, il fit à Oslo une démonstration des nouvelles disponibilités offertes par son nouvel équipement ; le « virage télémark » venait de naître et allait connaître un grand succès. Aujourd’hui, cette technique a pratiquement disparu des pistes de ski depuis de longues décennies, mais il nous arrive de voir évoluer quelquefois sur les pistes des adeptes de cette méthode, et c’est toujours très beau à voir. D’ailleurs, chaque année, dans notre station de Chabanon, une journée est consacrée au « Telemark ».

Notre objectif principal en rejoignant cette région est de visiter nombre d’églises en bois debout, et la première sur notre route sera la plus grande des 28 églises « survivantes » : Heddal. La bonne, cette fois-ci !

STAVKIRKE D'HEDDAL


Nous arrivons le soir, encore trop tard pour pouvoir la visiter, mais nous profitons malgré tout des derniers rayons de soleil pour faire quelques photos de l’extérieur.



Nous avons la chance de trouver un emplacement assez près de l’église, ce qui nous permettra d’être à l’ouverture le lendemain et de pouvoir bénéficier du site sans (trop de) touristes.




Construite en 1242, mais sans doute plus ancienne encore à en juger par le chœur qui serait antérieur d’une centaine d’années, cette église est de loin la plus  grande effectivement qu’on ait vue en Norvège, la plus haute, la plus impressionnante, et la plus belle vue de l’extérieur.







Elle est élevée sur trois niveaux au moins et composée d’une multitude de toits recouverts de tuiles en bois en forme d’écailles ; ces toits et tourelles en décroché donnent beaucoup de légèreté, d’élévation et d’allure à l’ensemble de la toiture ; c’est la première impression que l’on ressent lorsqu’on arrive sur le site. Autre originalité par rapport aux autres stavkirkes : les pignons en tête de chien et des croix placées pour certaines horizontalement, ce qui est unique dans le genre.






La gloire de cette église réside aussi dans les encadrements des portes, admirablement sculptés d’entrelacs et de figures humaines et animales fantastiques.






L’intérieur comporte trois nefs séparées par des piliers circulaires reliés au sommet par des croix de St André ; les peintures sur les murs et le retable sont du XVII° ; seul vestige médiéval : un fauteuil en bois sculpté de figures mythologiques nordiques.







KONSBERG OU LA MONTAGNE DU ROI



D’Heddal, nous allons sur la ville voisine de Konsberg (30 000 hts), porte d’entrée de la vallée du Numedal où se trouvent bon nombre de stavkirkes.

La ville n’a aucun intérêt touristique, mais elle est connue depuis le XVII° pour sa mine d’argent dont l’extraction s’est arrêtée en 1957 seulement (d’où le nom de la ville : la Montagne du Roi). D’autre part, elle est toujours le siège de l’Hôtel des Monnaies où sont encore frappées les pièces norvégiennes.
Aujourd’hui, la ville s’est reconvertie en diverses industries : motorisation d’avions, armement, industrie off-shore, machines-outils.....

Nous nous y arrêtons pour visiter l’église décrite comme la plus grande de Scandinavie : elle peut contenir 2400 personnes, et son intérieur baroque serait plutôt singulier. Donc à voir impérativement. Extérieurement, elle se présente comme un grand édifice en brique rouge sans caractéristique religieuse particulière ; ce pourrait être un édifice public, un collège, ou une usine.




Mais dés que l’on pousse la porte qui donne dans l’église, on ressent un choc ; en effet, on se heurte (vraiment) à quelque chose d’énorme. Généralement, en entrant dans une église, même petite, on a devant soi un certain dégagement visuel, souvent une nef, plus ou moins grande, plus ou moins longue, ou une pièce carrée, voire circulaire. Ici, on se retrouve à très courte distance de l’autel, encadré d’une balustrade, ce qui est tout à fait inhabituel dans les églises de quelque confession qu’elles soient. Au-dessus de l’autel, un retable imposant et au-dessus encore de belles et grandes orgues, le tout formant un mur imposant qui vous écrase dés l’entrée. Cette impression très surprenante n’est pas dissipée par l’aspect que l’on découvre tout aussitôt après ; l’église ressemble étrangement à un théâtre classique, avec ses trois étages de loges, de galeries et de travées, d’autant plus que toute la décoration est baroque, voire rococo ; mais contrairement aux églises baroques « européennes », tout est peint sur bois, imitant le marbre, notamment la cage d’escalier. Par contre, trois magnifiques lustres sont suspendus depuis 1771 et ne semblent pas être des faux. Ils ont une structure complexe, entièrement en verre, de différentes couleurs, qui les rendent uniques au monde, dit-on.









Au premier étage, au-dessus de l’entrée, les loges étaient réservées aux « messieurs », ingénieurs et cadres de la mine ; au deuxième étage, la loge royale et les loges pour les familles de la noblesse accompagnant les majestés. En face, les travées, en hauteur,  étaient dévolues aux gens du peuple, les mineurs en particulier, qui n’avaient droit qu’à des bancs à dossier raide pour éviter qu’ils ne s’endorment.


LOGE ROYALE

LOGE DES INGENIEURS DE LA MINE

BANCS DES MINEURS


Notre visite est agréablement accompagnée par un concert d’orgues de haute volée. Visiblement, c’est un organiste qui se prépare pour un concert, et il se lâche vraiment ! Il en donne de toutes ses forces et l’église résonne de tous ces rythmes extraordinaires qui explosent de tous ces tuyaux. Nous prenons plaisir à l’entendre. Puis, en montant au fur et à mesure les différents niveaux, on se retrouve à côté de l’orgue et on voit l’artiste opérer ; il s’arrête et nous engageons la conversation, le monsieur parlant bien le français ; il prépare effectivement son concert pour la soirée. Il s’avère qu’il s’agit d’une bonne pointure, un artiste international, un Englishman, qui donne des concerts partout dans le monde, en Australie, aux USA, à Paris, à Barcelone, etc... Nous étions ravis de l’entendre, nous voilà flattés de le rencontrer !






Contrairement à ce que nous pensions avant d’entrer dans cette église, nous y avons passé beaucoup de temps, avec beaucoup d’intérêt, et nous y avons trouvé plein de surprises.
Nous fêtons l’événement à midi par une excellente pizza brevetée maison !!




VALLEE DU NUMEDAL


Cette vallée longue de 160 kms fait traverser des paysages bien différents, tantôt encaissés, tantôt haut plateau désolé à 1100 m d’altitude, avec landes, forêts, rivières, puis des ouvertures plus verdoyantes où l’on va trouver nos fameuses églises en bois debout : Flesberg, Rollag, Nore, toutes fermées à notre passage ; la dernière, Uvdal, va fermer mais la gardienne nous laisse faire la visite ; par chance, cette église est, selon nos guides, la plus intéressante de cette vallée. Effectivement, elle est richement décorée de peintures florales principalement.



La vallée du Numédal est appelée « la vallée du Moyen Âge », non seulement pour ses églises en bois debout datant de cette époque, mais aussi pour ses nombreux vestiges du passé, ses « stabbur » par exemple, greniers surélevés pour préserver les récoltes et les denrées de l’humidité et des prédateurs.


STABBUR

STABBUR



STAVKIRKE DE FLESBERG

STAVKIRKE DE FLESBERG

STAVKIRKE DE NORE

STAVKIRKE DE NORE





STAVKIRKE D'UVDAL

STAVKIRKE D'UVDAL



ADAM ET EVE






La petite église d’Uvdal est intégrée dans un « Bygdetun », un musée des traditions populaires en plein air, qui expose dans un petit parc quelques modèles d’habitats anciens





STAVKIRKE DE HOL

On verra notre dernière église à Hol où nous établirons notre camp pour la nuit au bord du Hovfjorden.


STAVKIRKE DE HOL
BIVOUAC AU BORD DU HOVFJORDEN



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