ROUTE FV 17
LUNDI 28 JUILLET 2014 : STOKKVÅGEN
Après
le port de Stokkvägen, une aire de repos nous invite à nous arrêter pour faire
une petite balade ; un chemin nous amène vers la mer, un circuit documenté
avec des panneaux explicatifs sur les arbres, etc... Rien d’exceptionnel, si ce
n’est la vue sur la mer, la végétation de mousses et de lichens multicolores,
des bouleaux aux troncs malingres et tordus faisant penser à des tableaux de
Van Gogh, la quiétude des lieux ; là encore, on découvre des maisons en
pleine nature dont on se demande comment ils ont fait pour amener les matériaux
étant donné qu’il n’y a pas de piste, encore moins de route, pour y accéder.
Ils sont vraiment fous de nature ces Norvégiens!
Effectivement, nous
constaterons souvent que les Norvégiens les plus fortunés peut-être,
confortablement installés dans leur maison à la ville, sont parfaitement
capables aussi de vivre pendant leurs week-ends et vacances avec le minimum de
choses, dans des conditions sommaires, sans eau ni électricité, dans ces
maisons « nature ».
La
petite promenade nous a dérouillé un peu pour poursuivre notre avancée sur la
17, toujours aussi belle. Vraiment, une route à ne pas rater.
BOULEAUX AUX TRONCS TORDUS |
LICHENS |
LICHENS |
Nous
ferons la pause déjeuner sur une belle aire, Hellåga, parfaitement aménagée,
avec vue imprenable sur la mer. Chaque halte propose des aménagements
différents, ce qui en fait leur charme aussi ; les tables et les bancs
sont toujours de formes différentes, souvent créées avec beaucoup
d’originalité, que ce soit en bois ou en béton. C’est une des caractéristiques
les plus visibles des routes norvégiennes, ce qui change beaucoup de
l’uniformité, standardisée presque, des aménagements que l’on trouve sur les
routes européennes en général.
Nous
prendrons encore des ferries pour abréger les distances toujours énormes si
l’on veut suivre les fjords ; c’est toujours un spectacle de voir le
ballet parfaitement réglé des débarquements et embarquements qui se font en un
temps record ; à peine le temps de mettre le frein une fois embarqué que
le bateau part déjà ; à l’arrivée, idem, pas question de retarder le
débarquement ; les manœuvres sont précises et rapides.
Sur un des trajets, nous avons vu le capitaine louvoyer avec dextérité entre hauts fonds, rochers, petites îles, ce qui nous faisait penser au capitaine de notre bateau en Antarctique qui slalomait entre les icebergs. Bon, le bateau ne s’est pas échoué !
NOTRE FERRY VA ZIGZAGUER ENTRE TOUS CES ÎLOTS |
Nous
continuons notre route dans un secteur nettement plus agricole, cultivé,
cherchant un lieu propice pour camper ; tout à coup, Françoise
hurle : des élans !! Effectivement, nous apercevons dans un champ,
pas très loin de la route, en lisière de forêt, deux élans ; assez
difficile de bien les distinguer, car la nuit tombe, mais après examen, il
apparaît qu’il s’agit d’une femelle et de son petit.
Nous
avons vraiment de la chance ; nous qui pensions ne jamais voir des élans, voilà que nous en sommes à quatre
en deux jours. Nous sommes comblés.
Le soir, nous couchons à l’entrée de Berg (Sømna), sur une aire sympa au bord d’une rivière.
MARDI 29 JUILLET 2014 : DE BERG A BØLA
La journée, contrairement aux précédentes, ne sera pas remarquable, même si les paysages restent agréables ; nous sommes dans une zone tantôt très boisée, tantôt très agricole, et cela nous rappelle nos propres paysages.
Au cours d’un petit arrêt, on voit une jolie petite cabane à une croisée de routes et nous aurons la surprise de voir qu’elle est aménagée en salle d’attente, du bus sans doute, et qu’elle contient divers objets personnels, en attente eux aussi de leurs propriétaires, comme des parapluies ; chose impensable chez nous, évidemment.
UN ABRI SYMPA EN BORD DE ROUTE |
REFLETS DANS L'EAU |
REFLETS DANS L'EAU |
Plus loin, nous déjeunerons sur une petite aire en pleine campagne, encore bien aménagée, avec toilettes...propres comme toujours ou presque ; on a déjà signalé ce fait que les toilettes (souvent sèches) sont en général non seulement propres mais aménagées, avec papier toilette en quantité, eau, savon...ce qui laisse rêveur, n’est-ce-pas ? Une autre culture, une autre mentalité.
BØLA
Le
fait marquant du jour sera la visite du site de Bølareiner ; avant
d’arriver à la ville de Steinkjer que nous visons pour notre étape du soir,
nous bifurquons sur une petite route qui fait le tour d’un grand lac magnifique
(Snåsavatnet) et qui nous amène dans un secteur bien boisé de pins qui cachent un
site où l’on a découvert d’intéressantes gravures rupestres ; en fait, il
y a trois figures visibles, d’autres sont beaucoup moins perceptibles à l’œil.
On voit surtout, très bien dessiné et conservé, un beau renne, gravé, dit-on,
voici 6000 ans à peine ; en face, un ours un peu moins visible ; un
peu plus loin, un....skieur et ses bâtons ! Oui, encore un, après celui
d’Alta ; 4000 ans d’âge ! On sait que le sport, c’est bon pour la
santé ! Nous faisons un petit circuit dans la forêt pour rejoindre le camping
car.
SITE DE BØLA |
LE RENNE |
LE SKIEUR |
STEINKJER
Le
soir, on sera à Steinkjer, sous la pluie, sur un grand parking vide, mais cette
fois l’environnement n’est pas très agréable ; devant nous d’énormes
bâtiments industriels, type silos, qui n’embellissent pas le paysage ;
mais il déjà bien tard pour chercher un autre endroit plus sympa pour la nuit.
Heureusement, nous sommes au bord du fjord.
Le
matin, au réveil, nous avons la surprise de voir l’immense parking entièrement
occupé par des voitures ; nous sommes cernés. En fait les gens qui travaillent
à l’usine voisine commencent tôt leur journée de travail, vers 7h sans doute,
pour finir en milieu d’après-midi, vers 15 h -16 h en général ; ils
mangent un petit casse-croûte, quelques tartines en fait, vers midi ; ils
font le vrai repas, le seul de la journée, en rentrant chez eux, vers 17 h. Le
soir, une petite collation. Voilà l’ordinaire de la vie quotidienne du
Norvégien type.
Le
mauvais temps et la fatigue nous incitent à ne pas reprendre trop vite la
route ; nous en profitons pour mettre à jour nos photos et notre blog.
Dans la soirée, nous avons la visite de .... notre ami allemand ; et oui,
souvenez-vous, quand nous étions au Cap Nord, à Havøysund précisément, nous
avions rencontré cet Allemand sympathique qui nous avait offert son poisson. Il
vient d’arriver et nous avons droit de nouveau à son speech amical.
Dés
16 h, le parking est de nouveau vide ; seulement deux camping-cars nous
rejoignent. La pluie cessant, nous faisons une petite balade le long de la
rivière qui traverse la ville avant de se jeter dans le fjord.
Nous
dormons bien, d’un sommeil profond, quand nous sommes brusquement réveillés par
des coups sur la porte du camion ; reprenant conscience avec difficulté,
nous constatons qu’il est 6 h 30 du matin ; un peu affolés, nous ouvrons
la porte devant notre Allemand, non moins affolé, qui veut nous faire
comprendre quelque chose d’apparemment important ; après quelques secondes
d’interrogation, nous devinons qu’il est paniqué par l’arrivée massive des
voitures qui commencent à nous entourer, et qu’il s’inquiète autant pour nous
que pour lui d’être bloqués et de ne plus pouvoir sortir du parking ; en
fait, il s’avère qu’il n’y aura pas de problème pour s’évader, nous avons la
place suffisante pour manœuvrer. Bien sympa notre collègue que nous remercions, mais tout de même,
c’est dur un tel réveil !
ÉGLISE DE MÆRE
Sur
la route de Trondheim, nous visitons deux églises ; celle de Mære, sur une
colline dominant le fjord, est un édifice blanc assez massif, surmonté d’un
clocher élancé, entouré du cimetière,
comme c’est le cas souvent en Norvège ; il date du XII° pour le chœur et
une partie de la nef, du XVII° pour le reste. A l’intérieur, deux curiosités
insolites : le toit de la chaire disproportionné par rapport à la chaire
même ; elle était en fait destiné à la cathédrale de Trondheim qui n’en
voulait pas ; il a bien fallu trouver un hôte bienveillant. L’autre
originalité se trouve dans la série de
têtes grotesques en bois sculpté au plafond aux extrémités de la charpente.
EGLISE DE VÆRNES
Nous
arriverons trop tard, après 16 h, pour visiter l’église de Værnes dont nous
ferons seulement le tour dans le grand cimetière qui l’entoure.
Dans
l’après-midi, nous faisons deux concessionnaires de camping cars pour régler
notre problème d’étanchéité du lanterneau de notre chambre : quand il
pleut, nous avons le lit mouillé. Mais les deux concessionnaires refusent de
nous prendre en charge, arguant du fait qu’ils avaient trop de travail.
GRAVURES DE HELLERISTNINGER
Avant
de rentrer à Trondheim, nous allons, près de l’aéroport, dans un village où on
nous a signalé des gravures rupestres. A Helleristninger, nous nous garons dans
une petite rue d’où part le sentier, et à 5 mn à peine dans le sous-bois, nous
arrivons au pied d’une falaise sur laquelle sont gravés des rennes datés de 3 à
5000 ans ; c’est un lieu qui n’est pas connu des touristes et qui n’est
pas entretenu; c’est d’autant plus impressionnant.
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