DIMANCHE 27 JUILLET 2014 - FV 17
LES ÉLANS
Ce
matin, une heure à peine après notre départ, nous croyons voir un mirage sur la
route ; mirage, miracle ? Au bord de la route, dans un champ, deux
magnifiques élans mâles ! Stop ! Ce n’est pas vrai ? Ce ne sont
pas les panneaux « danger élans », nombreux sur les routes, qui nous
ont préparé vraiment à cette rencontre inattendue, en tout cas, inespérée. En
effet, depuis des jours et des kms sans rien voir, ces panneaux nous laissaient
très dubitatifs sur l’existence réelle de tels animaux dans les parages et nous
avions finalement cessé d’y penser. Et voilà que l’impensable se réalise devant
nous, éberlués. Deux beaux spécimens de l’espèce, protégée depuis une
quarantaine d’années alors qu’elle était en voie de disparition, même dans les
régions scandinaves.
L’élan
(orignal en Amérique du Nord – Canada) est le plus grand des cervidés existants
aujourd’hui ; 2 m au garrot pour les mâles, 500 à 700 kg, la taille d’un
bon cheval de trait. De longues jambes qui lui permettent de se déplacer
facilement en forêt et dans l’eau, des sabots larges et palmés pour nager (car
c’est un très bon nageur) et pour marcher sans s’enfoncer dans les terrains mous;
il peut se redresser sur ses pattes arrières comme les chèvres pour manger les
feuilles et les écorces des arbres jusqu’à 3 m de hauteur. Il vit en couple
seulement en septembre-octobre à la période du rut pendant laquelle il peut
devenir agressif si on l’approche trop, mais il ne se constitue pas de harem.
Il perd 15 à 20 % de son poids en hiver en mangeant à 80 % des écorces d’arbres
et des cônes de pin. Les ramures peuvent atteindre 1.60 m et peser jusqu’à 20
kg ; les bois sont larges et plats.
Les
élans se déplacent lentement, tranquillement, nous ignorant superbement, vers
la forêt où ils vont disparaître ; nous avons la chance et le temps
d’immortaliser cette rencontre. On nous avait prévenu que ces élans pouvaient
être dangereux sur les routes car ils traversent inopinément et surtout, ils
n’ont pas de trajectoire fixe comme les rennes par exemple ; aussi bien,
ils peuvent revenir brusquement sur la route et divaguer un moment sans savoir
où ils veulent aller. On dit qu’à l’automne, ils se gavent de baies,
d’airelles, qui, en fermentant dans leur estomac, se transforment en alcool, et
en conséquence les enivrent quelque peu, d’où leur attitude erratique. Nous
aurons donc eu la chance aussi de ne pas avoir d’accident.
Après
cet épisode heureux, nous suivons la route 17 qui est renommée pour la beauté
des paysages qu’elle traverse.
Les
paysages sont effectivement très beaux ; chaque virage nous dévoile un
site remarquable sur les fjords et la montagne, sur de petits ports où se
balancent quelques bateaux en attente. Les tunnels se succèdent, nombreux,
souvent étroits et mal éclairés ; l’un d’eux fait 7,6 kms ! Les ponts
également sont nombreux sur la route, souvent longs, imposants, de belle architecture.
Bientôt, nous apercevons les premiers glaciers suspendus sur des sommets lointains.
Nous
déjeunerons sur l’aire de Torvik, qui domine le fjord et une jolie plage au
sable blanc : Françoise en profite pour nager un moment.
GLACIER SVARTISSEN
Dans l’après-midi, nous approchons du glacier
Svartissen, le deuxième plus grand glacier de Norvège, qui descend jusqu’à une vingtaine de mètres
du fjord (il recule chaque année, comme la plupart des glaciers en Europe).
Nous le voyons très bien depuis la route ; il nous fait penser à celui des
Bossons à Chamonix.
Séquence
admiration : sur la route, nous croisons beaucoup de cyclistes, seuls
assez souvent, ou en couple ; sur le parking du Svartissen, nous
rencontrons une Norvégienne qui s’est donnée comme challenge de faire toute la Norvège
du nord au sud ; l’an dernier, elle a fait le Cap Nord-Tromsø ; cette
année, elle fait Tromsø- Trondheim ; elle est évidemment bien chargée, et
à la voir, si frêle, on se demande où elle trouve la force et l’énergie pour
dérouler tous ces kms : le mental, sans doute ! Comme elle, nous en
avons vu des dizaines sur les routes, notamment au Cap Nord et environs, sous
la pluie, dans le froid : quel courage !
Un
peu plus loin, nous prendrons le ferry entre Føroy et Askarget.
PASSAGE DU CERCLE POLAIRE ARCTIQUE : LATITUDE 66° 33' 45'
Le deuxième ferry entre Jetvik et Kilboghamm, plus d’une heure de traversée, nous fait
repasser le cercle polaire : 66°33’45’’ – que nous avions franchi à
l’aller, à Rovaniemi en Finlande, le 14 juin – Nous avons vécu ainsi un mois et demi au-delà du cercle polaire
arctique. Ici, sur le fjord (Melfjorden), le passage du cercle polaire se
concrétise par une sphère placée sur les rochers, rappelant celle du Cap Nord.
AU LOIN LA SPHÈRE DU CERCLE POLAIRE ARCTIQUE |
LA SPHÈRE DU CERCLE POLAIRE |
En
fin de soirée, pour notre étape, nous trouverons une place sur un parking qui
domine la mer, à Kleivhalsen, près du port de Stokkvägen ; quelques camping
cars installés déjà, mais cela ne nous gêne pas, car nous sommes bien placés,
face à la mer, avec une vue splendide, et nous profitons des derniers rayons de
soleil. Des Norvégiens ont installé leurs tentes, soit en bord de mer, soit
même directement sur les rochers : confort avant tout ! Ah, ces
Norvégiens, ils nous surprendront toujours.
NOTRE 1er COUCHER DE SOLEIL
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