Plus
de 70 000 habitants, la capitale du Nord, avec ses airs de petite ville
provinciale est une ville agréable. Port de pêche actif, anciennement premier
centre baleinier industriel de Norvège, point de départ des expéditions
polaires, activité liée à l’Université spécialisée dans le domaine des études
relatives au pôle.
1er jour : LE POLAR MUSEET
Le
premier jour est pluvieux ; nous en profitons pour visiter le Polar
Museet, un petit musée très intéressant sur la vie quotidienne des trappeurs,
leur lieu de vie, leurs traineaux, leurs outils et ustensiles, leurs vêtements, les pièges, les
animaux de ce monde polaire. L’ingéniosité de l’homme est sans limite dans le
domaine des armes et des pièges, c’est bien connu : le piège pour les ours
polaires en est peut-être un exemple ; un appareil sur pied à hauteur de
la gueule de l’ours, avec l’appât à un bout, le canon d’un fusil à l’autre bout
dirigé vers l’appât ; l’ours, attiré par l’appât, met sa gueule dans
l’appareil et déclenche le tir qu’il reçoit en pleine tête.
MORSES |
Le bœuf musqué malgré son aspect bovin c'est
....... une chèvre ! (famille des capriné)
D’autres
pièces sont consacrées aux hommes célèbres de Norvège qui ont vécu, exploré,
travaillé sur les pôles. Deux hommes se détachent particulièrement :
Fridtjof NANSEN (1861-1930), champion
de ski et de patinage sur glace, dirige
la première traversée du Groenland en 1888, puis il atteint au pôle nord la
plus haute latitude enregistrée lors de son expédition (1893-1896) ; en
dehors de ses activités polaires, il
étudie la zoologie, conservateur au musée de Bergen où il étudie le système
nerveux des animaux marins, il contribue à développer les théories modernes de
la neurologie. Après 1896, son principal sujet d'étude devient l’océanographie;
il fait de nombreuses expéditions scientifiques, principalement en Atlantique Nord,
et contribue au développement d'équipements océanographiques modernes. Il
participe activement à partir de 1905 à la scission de la Norvège et de la
Suède qui ne formaient jusqu’alors qu’un seul royaume, et devient à Londres le
représentant du nouveau pays négociant le traité d’indépendance de la Norvège.
Il sera enfin
nommé en 1921 Haut Commissaire pour les Réfugiés et recevra en 1922 le prix Nobel de la Paix.
Roald AMUNDSEN, le héros national, le
premier homme à atteindre le Pôle Sud, le 14 décembre 1911, peu de temps avant
le malheureux Scott qui y parviendra aussi un mois plus tard mais n’en
reviendra pas ; Amundsen, marin, explorateur, découvreur surtout du pôle
Nord, par ses nombreuses expéditions et ses études sur le milieu polaire ;
un homme courageux qui a perdu la vie en 1928 pour sauver l’équipage italien
d’un dirigeable qui s’est écrasé sur la banquise alors qu’il partait rejoindre
le Pôle (l’équipage a été sauvé).
Les
documents sont évidemment en norvégien et en anglais, ce qui diminue pas mal l’intérêt
et écourte vite la durée de la visite pour nous. Dommage ; on aurait
appris beaucoup de choses.
Nous
serons par contre très déçus par l’autre musée, Polaria, qui comporte seulement
un petit bassin où évoluent deux ou trois otaries, quelques animaux naturalisés,
des documents a priori pseudo scientifiques ; vraiment trop cher pour ce
qu’il prétend exposer. Un genre d’arnaque.
2ème jour : LA VILLE
Le lendemain, soleil radieux ; en
parcourant la ville, où les immeubles modernes côtoient de façon harmonieuse
des maisons en bois de l’autre siècle, nous faisons connaissance avec une
Française (encore une) installée à Tromsø ; sur la place du marché,
seulement trois étalages de vêtements, dont un présente des pulls de style
norvégien. Nous sommes surpris d’entendre la vendeuse nous répondre en un
parfait Français, et pour cause, la dame est bourguignonne, mais vit et
travaille ici ; elle est vraiment sympa et nous explique son parcours
atypique : il y a une vingtaine d’années, au cours d’un voyage en Norvège,
elle rencontre un Sami, éleveur de rennes de son métier ; elle en fait son
mari, et vit donc avec sa famille dans le Finmark ; malheureusement, un an
après leur union, son mari est victime d’un accident d’hélicoptère en
surveillant son troupeau de rennes ; elle ne s’en remettra pas.
Elle revient en France, où quelques années
plus tard elle rencontre son deuxième mari avec qui elle aura un enfant, encore
très jeune aujourd’hui ; mais une partie de son coeur est restée dans ces
contrées samis où elle a toujours gardé des liens avec la famille de son
premier mari ; elle partage donc son temps en deux périodes, d’avril à octobre,
elle vend des pulls à Tromsø. Puis elle revient passer l’hiver en France ;
son mari et sa fille la rejoignent aussi à Tromsø pendant les deux mois d’été.
L’histoire est un peu longue, mais c’est une belle histoire, alors…
Autre
chose intéressante vue à Tromsø : une journée voitures anciennes,
principalement américaines ; nous l’avions déjà constaté en Suède, les
Scandinaves raffolent des vieilles bagnoles ; ainsi, ce jour-là, nous
verrons exposées tout au long de la rue une bonne quarantaine de Cadillac,
Chevrolet, Pontiac, et bien d’autres. On nous informe que tous les premiers et
troisièmes mercredis du mois, à partir de 18h, les Norvégiens sortent leur
bijou, évidemment bien amoureusement entretenu ; vraiment fanas ces
Norvégiens, fanas ou … fadas ? Mais c’est vrai que même si l’on est
parfaitement incultes en la matière, on ne peut qu’admirer la plupart de ces
voitures d’époque, dont certaines nous projettent loin en arrière dans notre
heureuse jeunesse.
Tromsø
est bâtie sur une île, mais les nouveaux quartiers ont colonisé aussi le
continent qui est relié à la ville par un long pont ; dans cette partie
continentale, face à la ville se dresse la nouvelle cathédrale dite Arctique,
de style moderne, originale dans son architecture extérieure.
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