NARVIK
Cette
ville de moins de 20 000 hbts offre aux touristes, selon les guides, trois
centres d’intérêt :
- un
beau panorama de la ville au fond de son fjord qu’il faut aller chercher à plus
de 650 m d’altitude par un téléphérique ; le temps maussade nous en a
dissuadé.
-
les vastes installations portuaires de transbordement sur des bateaux
minéraliers du minerai de fer transporté par de longs convois de trains depuis
la Suède (mines de Kiruna) ; nous avons approché le port, et il est vrai
que l’importance des installations, du trafic, des bateaux, est assez
impressionnante.
- le musée de la Guerre : Narvik a été en
effet le théâtre d’un fait d’armes très important durant la deuxième guerre
mondiale, la seule victoire des armées alliées contre les nazis avant le
débarquement en Normandie en 1944.
Avant
la guerre, Anglais et Allemands importent le fer suédois qui arrivent à Narvik
par train spécial comme aujourd’hui, Narvik étant le seul port de cette région
praticable toute l’année, même en hiver. Vu l’intérêt hautement stratégique de
ce minerai, en 1940, le Reich allemand veut s’approprier l’intégralité du
minerai suédois et donc la ligne de chemin de fer ; les Anglais, pour leur
part, veulent couper cette voie pour priver les Allemands de cette ressource
indispensable à leur armement.
Il
s’ensuit la célèbre bataille de Narvik, en mai-juin 1940, à laquelle les
Français ont participé aux côtés des Anglais, des Polonais et des Norvégiens,
avec un corps expéditionnaire constitué de la Légion Etrangère et de Chasseurs
Alpins ; or, il se trouve qu’un membre de ma famille faisait partie de ce
corps expéditionnaire avec les Chasseurs Alpins, ce qui, évidemment, donne plus
d’intérêt encore à cette visite.
Cette
coalition a réussi à résister et à repousser l’armée allemande, pourtant plus
nombreuse, mais malheureusement, les évènements se précipitant en Europe de
l’Ouest (invasion de la Belgique, de la France…), ces expéditionnaires ont été
rappelés sur ces nouveaux champs de bataille, laissant la place libre aux
Allemands qui occupèrent ainsi la région, comme toute la Norvège, jusqu’à la
fin de la guerre.
Mais
Narvik avait aussi pour nous un intérêt supplémentaire: notre rencontre
avec la vice-consul de France qui avait eu la gentillesse, sur notre demande,
de recevoir notre courrier, lequel était très important pour nous, puisqu’il
s’agissait de récupérer une nouvelle carte bancaire après le vol dont nous
avions été victimes à Stockholm en juin, ainsi qu’une carte téléphone.
Elle
nous avait donné rendez-vous dans sa belle maison qui domine la ville ;
elle nous a reçu avec beaucoup d’amabilité et de simplicité, et nous avons
parlé longuement avec beaucoup de plaisir.
Mais,
encore une fois le hasard fait de ces choses !!...
En
effet, au cours de la conversation, nous découvrons qu’elle est originaire de
Manosque (une ville à une soixante de kms de chez nous, pour ceux qui ne
connaissent pas), qu’elle a fait ses études à Aix en Provence à la même Fac que
moi, dans les mêmes années, qu’on a eu des amies communes, et que bien
probablement, on a pu se rencontrer quelquefois dans les amphis ou restau
U !
Par
ailleurs, sa belle-sœur, prof de gym, était une collègue de Françoise au
lycée ; et Françoise a eu sa nièce comme élève !
Un
bon retour en arrière ! En tout cas, un grand merci, Madame la
Vice-Consul ; au plaisir de vous revoir un jour dans nos Alpes.
On
ne peut pas partir de Narvik sans raconter aussi à nos dépens nos déboires du
jour. Peu après Grov, dernier port des Vesterålen où nous avons fait halte la
veille, nous nous faisons doubler par une voiture qui nous fait stopper
aussitôt : inquiétude à bord, car nous pensons tout de suite à un pépin
mécanique qui nous a échappé ; en fait, nous avions oublié de fermer la
fenêtre de la chambre, grande ouverte; on imagine les dégâts et surtout la fin
de notre aventure ; ouf ! Merci beaucoup à ces automobilistes
prévenants.
En
arrivant à l’entrée de Narvik, mon attention est capturée par un énorme
chantier (construction d’un pont au-dessus du fjord) qui entrave la
chaussée ; donc, réduction obligatoire de la vitesse, mais malheureusement
pas assez pour amortir la secousse incroyable (même à 30 km/h) due par un
ralentisseur que je n’ai pas du tout remarqué ; une explosion dans le
camping car ! Mais, comme tout est bien calé, a priori, pas de dégâts. A
Narvik, nous faisons le plein de GPL et nous décidons de déjeuner sur le parking
jouxtant la station, face à la mer. Nous avons besoin d’une bouteille
d’huile ; je vais la chercher dans sa caisse dans la soute ;
curieux : j’ai les mains pleines d’huile en la retirant ; après
contrôle des bouteilles placées dans cette caisse, il s’avère qu’il y en a une
de cassée, ce qui explique la fuite dans la caisse ; il nous faut sortir
la caisse pour la nettoyer, ainsi que les bouteilles.
Et
là, l’horreur ! La caisse (en plastique) a été cassée aussi dans le choc
sur le ralentisseur, et l’huile s’est répandue dans toute la soute.
Heureusement, les autres caisses ont résisté au choc et leur contenu est sauvé,
mais il faut tout sortir et nettoyer toute la soute et les caisses, puis réaménager ;
plus d’une heure de travail.
En
remettant la caisse de bouteilles (eau, vin, huile, etc..) en place, Françoise,
perfectionniste toujours, veut mieux ranger une bouteille d’huile qu’elle
estime mal placée ; un malheur n’arrivant jamais seul, en forçant, elle
casse le fond de la bouteille, et vlan, toute l’huile se répand dans la
caisse ! A refaire ; à en pleurer d’abord, puis s’exécuter ; pas
le choix.
Nous
partons en ville ensuite pour notre rendez-vous avec la Vice-Consul ;
quand nous reviendrons au parking deux heures plus tard, mon œil est alerté par
quelque chose d’insolite sur le camping car ; en fait, je constate avec
stupéfaction notre fourreau canne à pêche posé (non attaché) sur le
porte-vélos !
Quand
nous avons nettoyé la soute, j’avais posé la canne à pêche sur le porte-vélos
pour ne pas la salir en la posant par terre et bien sûr, je l’ai oubliée ;
elle a résisté aux soubresauts du camion pendant les trois kms pour venir sur
ce parking !
Ce
sera tout pour aujourd’hui ; on a donné ! Quelle bonne et belle
journée !
MONUMENT COMMEMORANT LA BATAILLE DE NARVIK |
MUSÉE DE NARVIK |
KJELDEBOTN
Nous
quittons Narvik assez tard le soir et nous avons hâte de nous reposer de cette
journée bien remplie et fatigante ; tout au long de la E 6, axe
principal, des petites routes partent rejoindre des villages, certains en
pleine campagne, d’autres près de la mer ; nous optons pour ce dernier
type d’étape, et au hasard, nous nous engageons sur une de ces routes ; le
village ne figure pas sur notre carte et le panneau indicateur ne mentionne pas
les kms.
Les
kms s’ajoutent au compteur et on ne voit toujours pas de village ;
impossible de pouvoir faire demi-tour sur ces routes ; il faut aller
jusqu’au bout....de quoi ? On ne sait pas ; après une bonne douzaine
de kms ou plus, nous apercevons enfin un village : une église, des maisons
et...un port ; nous trouverons certainement une petite place.
Effectivement, nous pouvons nous installer pour la nuit, mais ce n’est pas ce
soir qu’on profitera d’un long repos, car il est bien tard.
Le
lendemain, nous observons une certaine animation sur le port ; beaucoup de
personnes viennent prendre leur bateau : pêcheurs, touristes ? Je
demande à un homme qui passe en voiture où je pourrai trouver de l’eau ;
il a l’air sympa (il ressemble pas mal à Kirk Douglas) et me renseigne dans un
anglais apparemment fluide que j’ai bien de la peine à comprendre ; toutefois, je crois avoir
saisi que je peux aller à l’église où je trouverai le nécessaire pour remplir
mon camion.
L’après-midi,
avant de partir, nous allons donc à l’église faire notre plein d’eau ;
mais, j’ai beau faire le tour de l’église, écarquiller les yeux, je ne vois
rien qui ressemble à un robinet ou à un tuyau d’eau.
Tout à coup, j’entends
crier ; sans doute un voisin inquiet pour son environnement et qui vient
m’engueuler ; en fait, c’est « Kirk Douglas » en personne qui
vient vers nous en faisant de grands moulinets avec les bras et nous faisant
comprendre de monter chez lui, la maison juste au-dessus de l’église. Du coup,
la bonne traduction de ce qu’il m’a dit ce matin m’éclaire soudain
l’esprit ; il m’invitait bien à faire le plein d’eau chez lui, près de
l’église ! Pendant que nous faisons le plein, il nous présente sa
famille et tient beaucoup à nous faire visiter sa maison ; elle est sur
deux étages, en comptant le sous-sol, très grande, avec des pièces immenses,
confortable mais simple. Nous parlons longuement autant que nous pouvons avec
notre anglais rachitique. Il a l’air très heureux de nous rencontrer et de nous
rendre service, et nous le sommes aussi, d’autant que c’était une surprise.
PORT DE KJELDEBOTN |
PORT DE KJELDEBOTN |
ON APERÇOIT L'EGLISE, AU-DESSUS LA MAISON DE NOTRE AMI " KIRK DOUGLAS" |
PIES HUÎTRIERS |
FAUSKE
Aujourd'hui,
journée de transition sans grand intérêt; le temps est maussade. Nous prenons
un ferry entre Skarberget et Bognes. Nous terminons la journée à Fauske, petite
ville carrefour de routes.
BØDO
Le
lendemain, nous irons de Fausque à Bodø : 45 000 hbts, ville moderne, car
reconstruite après la guerre suite à sa destruction quasi totale, comme pour la
plupart des villes et villages au nord du cercle polaire. Un grand port qui
assure, entre autres destinations, les liaisons avec les îles Lofoten
voisines ; une université qui amène un peu d’animation hors période
estivale, et paraît-il, un superbe musée de l’aviation. Il y a une base de
l’OTAN et les habitants vivent donc constamment sous des tonnes de décibels.
Une curiosité aéronautique aussi propre à la ville : les aigles de mer qui
nichent sur les îlots proches du rivage et qui tournoient au-dessus du
port ; pas de chance, nous n’en avons point vu (en vacances sans
doute !).
C’est
à Bodø que nous serons pour la première fois victimes des radars de péage :
Késako ? En Norvège, les principales villes ont mis en place un système de
péage pour les véhicules ; il y a trois façons de s’acquitter du
péage : payer manuellement et dans ce cas, soit on paye directement au
guichetier s’il y en a un, soit on a trois jours pour aller payer sa taxe dans
un bureau, magasin, débit de tabac par exemple, habilité pour ce service.
Deuxième solution réservée aux habitants, il leur faut acheter et installer un appareil
sur leur voiture qui permet au radar de les enregistrer ; le débit se fait
automatiquement sur leur compte bancaire. Troisième solution, pour les
touristes en particulier, si l’on reste moins de deux mois en Norvège, c’est de
s’inscrire sur le site Autopass sur Internet en déclarant son numéro de
véhicule et son compte bancaire ; en passant au radar, le débit se fait
automatiquement aussi, mais on n’a pas besoin d’installer un appareil sur sa
voiture.
Nous
visitons très rapidement le centre ville de Bodø ; rien d’intéressant à
voir, en plus, c’est samedi après-midi, et presque tout est fermé ; la
ville est déserte et bien triste. Nous sortons de Bodø (re-péage) pour aller
nous installer à Saltstraumen, étape incontournable pour voir le très fameux maëlstrom.
BØDO UN SAMEDI A 17H
1 commentaire:
J'aime beaucoup toutes vos photos et vos récits sont captivants. Dommage que Narvik vous ait laissé un souvenir mitigé avec le double nettoyage de la soute (!) et que vous n'ayiez pas pu prendre le téléphérique à cause des nuages qui menacaient ce jour-là! Bonne continuation vers le sud!
Enregistrer un commentaire