AUTOUR
DE LA PORTE DE BRANDEBOURG
L’avenue Unter den Linden est fermée côté ouest par la fameuse Porte de Brandebourg construite à la fin du XVIIIème qui est devenue emblématique de la ville, notamment depuis la chute du mur et la réunification. Mais, ce monument est plus petit que nous le pensions et peu esthétique ; nous sommes déçus.
Le
quadrige qui le surmonte, reconstitué depuis la guerre dans sa forme
originelle, a connu des fortunes diverses : volé par Napoléon, récupéré
après Waterloo, endommagé en 1945, puis restauré ; la déesse qui le
conduit a été alternativement déesse de la Paix, puis de la Victoire, avant de
redevenir déesse de la Paix.
Près
de la Porte se trouvent les ambassades américaine, anglaise et française ;
un peu plus haut, l’ambassade russe. On y trouve aussi le célèbre hôtel Adlon,
palace mythique, qui a accueilli d’illustres personnages, politiques, artistes,
écrivains, entre autres : Chaplin, Einstein, Caruso..... jusqu’à Michael
Jackson.
A
quelques pas de la Porte, on arrive sur le Mémorial de l’Holocauste, un espace
dédié aux victimes juives du nazisme ; 2711 stèles grises, de taille, de
forme et d’inclinaison variées, sont installées sur l’emplacement du bunker de
Goebels ; elles forment comme un vaste cimetière ouvert, accessible de
tous les côtés.
A
plusieurs occasions, nous trouverons ainsi dans Berlin des témoignages
importants du souhait de l’Allemagne de faire un vrai et grand travail de
mémoire ; combien de pays, le nôtre en premier lieu, seraient capables de
faire cet examen de conscience, de reconnaitre les erreurs du passé et de
demander pardon au nom des nouvelles générations pour les crimes commis par
leurs prédécesseurs comme le font les Allemands.
A
proximité, nous trouvons une portion du mur de Berlin au long duquel on a
installé un espace d’information sur l’histoire de Berlin pendant la
guerre ; ce musée en plein air présente de nombreux documents retraçant la
montée du national-socialisme à Berlin, les effets de la propagande et de la
terreur, les dénonciations, les persécutions.... Là encore, nous constatons la
volonté des Allemands de ne rien cacher de la vérité historique ; de plus,
cet espace de mémoire a été installé sur l’emplacement même qu’occupait la
Gestapo, la SS et tout l’appareil répressif du IIIème Reich. Très bien fait et
très impressionnant.
LE QUARTIER
DE TIERGARTEN
Le
plus grand parc de Berlin, en plein centre, plus de 200 ha, véritable poumon
vert de la capitale ; pourtant, à la fin de la guerre, il ne restait plus
un arbre, les habitants survivants ayant coupé autant que nécessaire pour se
chauffer ; aujourd’hui, les arbres qui font un bel ombrage aux allées et
aux pelouses paraissent avoir des siècles de vie alors qu’ils ont été replantés
seulement à partir de 1969. On ne peut pas imaginer à quoi ressemblait ce cadre
idyllique à la fin de la guerre.
Dans
cette masse verte, on a, comme à Paris, une place de l’Etoile, la Grosser Stern, où convergent cinq
grandes avenues sur le rond-point où se dresse la haute colonne de la Victoire (une espèce de Bastille), de 67 m de
haut ; de là, part la très large et
très longue avenue du 17 juin qui aboutit à la Porte de Brandebourg. Le 17 juin
1953, l’armée soviétique a durement réprimé une révolte des ouvriers du
bâtiment dans Berlin Est : 25 morts au pied de la Porte. C’est donc en
souvenir de ces victimes du régime RDA que les Berlinois de l’ouest ont baptisé
ainsi cette avenue.
Au
rond-point de la Grosser Stern, nous avons vue directement sur le beau château de Bellevue, de facture néo
classique, à quelques dizaines de mètres à peine de la route, sans protection
aucune : pas de mur, de barrière, de grillage, pas de gardes armés, rien
qui puisse laisser deviner qu’il s’agit de la résidence officielle du président
de la République Fédérale allemande depuis 1994 ; on a de la peine à
imaginer cette situation en France ...ou ailleurs. Construit en 1786 pour le
frère du grand roi Frédéric II, ce palais servit de résidence royale jusqu’en
1861. En 1938, les nazis le transformèrent en hôtel de luxe pour leurs invités de
marque. Restauré après la guerre, il a repris son aspect d’origine.
En
remontant l’avenue du 17 juin vers la Porte de Brandebourg, on trouve érigée
sur une pelouse, au milieu des arbres, une tour noire qui porte le plus grand carillon d’Europe ;
concert tous les jours à 12 h et 18 h ; nous avons eu la chance de
bénéficier de son agréable musique.
En
remontant encore un peu, on longe le
Mémorial aux soldats soviétiques morts durant la bataille de Berlin ; il a
été construit avec le granit et le marbre de la chancellerie d’Hitler, toute
proche, après sa démolition. A l’entrée du monument, deux chars soviétiques T
34 montent la garde ; ce serait les deux premiers chars à être entrés dans
Berlin.
Au
bout de l’avenue, entre la Spree et la Porte de Brandebourg, se trouvent les
édifices officiels les plus importants de la République Fédérale.
En
premier lieu, occupant un espace et un volume immense, le Reichstag (le Parlement). Construit entre 1884 et 1894 avec
l’argent versé par la France au titre de l’indemnité due à la suite de sa
défaite lors de la guerre de 1870, dans un style néo-classique à la mode à
cette époque, le bâtiment est immense. Il abrita le parlement du premier empire
allemand ; à la fin de la première guerre mondiale, le 9 novembre 1918, c’est
du Reichstag qu’est proclamée la première république ; en 1933, un mois
après l’accession au pouvoir de Hitler, les nazis incendient le Reichstag, en
accusent les communistes et commencent ainsi l’arrestation et l’extermination
des opposants au régime.
L’image
mondialement connue du Reichstag est celle du soldat russe plantant le drapeau
soviétique sur le toit de l’édifice encore en flammes, aidé d’un officier, lors
de la prise de Berlin en mai 1945.
C’est
là aussi que fut proclamée le 3 octobre 1990 la réunification des deux
Allemagnes et le 2 décembre de cette année-là eut lieu la première séance du
Parlement élu après la réunification.
En
ruine en avril 1945, reconstruit entre 1957 et 1972 mais sans son dôme, il a
retrouvé son état d’origine en 1999, non plus avec un dôme en pierre mais en
verre créé par l’architecte Norman Foster ; une pure merveille comme la
pyramide du Louvre. Une coupole transparente de 3000 m2 de verre avec à
l’intérieur un cône central inversé dont les 360 miroirs reflètent la lumière
dans la salle plénière que l’on surplombe à partir de la plate-forme d’où
l’on peut même suivre les débats du Parlement. Une rampe partant de la plate-forme
permet de monter sans effort au sommet de la coupole où nous avons une vue à
360° sur Berlin.
Devant
le Reichstag, le grand parc de la République et à droite, le long de la Spree
les tout nouveaux bâtiments de la
Chancellerie et des bureaux des parlementaires. Une architecture très
moderne, très contestée semble-t-il, que l’humour berlinois qualifie plutôt de
« machine à laver ».
Du
Reichstag, on a une vue imprenable sur l’immense parc du Tiergarten ; on
aperçoit, tout près, la Maison des Cultures du Monde très caractéristique avec
son toit parabolique, que les Berlinois ont vite surnommée « l’huitre
enceinte » ou « le sourire de Carter » ; anciennement
Palais des Congrès, elle a changé de fonction en 1999 lors de sa rénovation,
devenant depuis un centre culturel présentant des expositions et des
manifestations destinées à présenter aux Berlinois les cultures étrangères.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire