POTSDAM
A la
périphérie de Berlin, Potsdam est la capitale du Brandebourg. Comme Versailles,
Potsdam, avant de devenir une des grandes résidences royales européennes,
n’était qu’une petite bourgade au milieu de marais et d’une immense forêt
dédiée à la chasse. C’est en 1648 que sort de terre le premier château ;
le roi de l’époque, dit le Grand Electeur, en profite pour aménager la petite
ville, la rendre propre et accueillante ; son fils Frédéric Ier la fera
connaître dans toute l’Europe en y installant sa cour, donnant de somptueuses
fêtes et de grandes parties de chasse,
son objectif étant de faire reconnaître la puissance de la Prusse. Mais c’est
bien Frédéric II le Grand qui, tel un Louis XIV, va laisser son empreinte
définitive à cet endroit ; nous sommes au XVIIIème, siècle des Lumières et
des despotes éclairés ; Frédéric II en est un des plus grands et des plus
célèbres ; il fait construire son palais de Sans Souci et le Nouveau
palais, où il recevra nombre d’artistes, d’écrivains, de philosophes, la
condition imposée étant de parler exclusivement en Français. Son ami, Voltaire,
y séjournera pendant trois ans. La bibliothèque contient beaucoup de livres
français dont l’œuvre complète de Voltaire.
Despote
sans doute, mais ce roi a tout de même instauré en 1740 la liberté de culte et
de la presse ; par ailleurs, il a été l’un des premiers rois à afficher
son homosexualité.
Son
palais de Sans Souci est en fait un petit bâtiment à un seul étage, rien à voir
avec Versailles, une petite « maison de plaisance » comme c’était la
mode à l’époque, où le roi et sa cour aimaient passer la belle saison. Mais,
une petite maison bien remplie d’œuvres d’art et de décorations, de style
rococo pour la plupart.
A
l’extérieur, le palais domine un grand jardin en terrasses, à la Française.
Potsdam
a laissé aussi une image moins glorieuse dans le cours de l’Histoire ;
c’est ici que Staline, Churchill et Truman ont signé en juillet 1945 les
« accords de Potsdam » qui ont redessiné les contours de la nouvelle
Europe d’après guerre, avec de nouvelles frontières, des transferts de
populations, au plus grand profit de Staline.
Le
site de Potsdam est très vaste ; outre Sans Souci, il y a le Nouveau
Palais, la Galerie de tableaux, le château des Nouvelles Chambres pour recevoir
les hôtes, le moulin, le château de l’Orangerie, et, outre le jardin, un parc
immense ; nous n’avons visité que le palais de Sans Souci. Notre intérêt
était surtout historique, devinant la vie et les destins qui se sont croisés et
dessinés ici.
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