GDAŃSK
Située sur la mer
Baltique, Gdańsk est la 6e ville de Pologne par sa
population (un million d’habitants
avec les agglomérations voisines de Sopot, station balnéaire, et de Gdynia,
port industriel) et la plus grande ville portuaire du
pays.
Ville millénaire,
l’ensemble des œuvres d’art et des monuments sont les témoins de ses mille ans
d’histoire.
Magnifique ville
de bord de mer, Gdańsk possède une architecture remarquable. On l'appelle
"la Perle de la Baltique ».
Cosmopolite,
Gdańsk fut une terre d'asile pour ses voisins européens durant des siècles et a
gardé les traces de cette ouverture. La population était largement formée de colons
allemands : marchands, paysans, moines. Dantzig (le nom allemand de
Gdansk) adhère à la Hanse en 1310 et elle en était une des principales
villes ; lors de la dissolution de la ligue, elle resta unie aux trois
villes de Lübeck, Hambourg et Brême, et jusqu'au XIX°, on a nommé ces
quatre cités, les villes
hanséatiques. Du XIII° au XVII° siècle,
c'est une des places les plus importantes pour l'échange des marchandises dans
le trafic entre l'est, le nord et l'ouest de l'Europe. Elle détient, entre le XVI° et le XVII°, le quasi
monopole du commerce du bois, du grain et de la pêche pour toute la
Pologne ; elle est une cité
cosmopolite et tolérante. Des marchands qui se sont installés à Gdansk, venant
de familles très aisées de toute l’Europe, il reste une très grande diversité
du patrimoine bâti.
Son centre
historique témoigne d’une prospérité et d’une ouverture aux cultures issue
d’une longue tradition commerciale. C’est ici que débute la route de l’ambre.
La Pologne subit au cours de son
histoire plusieurs partages entre les régions voisines : Prusse, Suède,
Russie... et Gdansk redevient alternativement polonaise puis allemande, ainsi
de suite jusqu’au traité de Versailles en 1918 qui la rend définitivement à la
Pologne. Le 1° septembre 1939, c’est le premier coup de canon allemand sur la
ville qui entame la seconde guerre mondiale.
Hitler voulait récupérer Gdansk,
qu’il considérait comme allemande, et en faire « la forteresse
Gdansk » ; après sept jours de combats, tous les Polonais de la ville
furent exterminés. Finalement, contrairement aux autres villes de Pologne,
Gdansk fut protégée par les Allemands ; les destructions constatées sont
en fait pour 90 % la conséquence de la prise de la ville par les Russes le 30
mai 1945.
Après la seconde guerre
mondiale, c’est au tour des Allemands qui habitaient Gdansk de
s’expatrier après avoir été expropriés; les nouveaux habitants, Polonais,
vont s’atteler à la dure tâche de reconstruction, qui n’est toujours pas terminée aujourd’hui.
Pour beaucoup
d’Européens, Gdansk évoque le déclenchement de la seconde guerre mondiale, mais
aussi les luttes pour sa liberté d’un peuple rassemblé autour d’un nom : Solidarnosc,
le syndicat des ouvriers du chantier naval, et de son représentant le plus
connu, Lech Walesa, futur Prix Nobel de la Paix en 1983 et Président de la
République.
Cette ville a reconstruit à
l’identique la plupart de ses bâtiments détruits pendant la guerre, remarquable
et admirable travail de restauration, mais il reste évidemment encore beaucoup
de travail à réaliser, par exemple sur l’autre rive de la Moltawa, sur
« l’île aux Greniers », où se situaient les magasins et greniers,
toujours à l’état de ruines et de friche, dont le tableau offre un étonnant et
choquant contraste avec la ville reconstituée de l’autre côté de la rivière.
LE
PONT VERT
C'est de ce pont sur
la Moltawa qui donne accès à la ville par la Porte Verte que l’on
découvre le pittoresque « Quai Long ». Il s'agit de l'ancien port de Gdansk où
les navires accostaient le long d'un immense quai en bois. De l'autre côté,
s'étend l'île aux Greniers.
Avant le Pont Vert , on passe sous la Porte Stágwiedna ("Bidons de lait" pour sa forme).
A gauche de la
porte Verte, depuis le pont, nous voyons une série de façades non restaurées et
nous n’avons pas de peine à imaginer le tableau qu’elles représenteront sans
doute un jour lorsqu’elles seront enfin remises en leur état originel,
multicolore.
Ce que nous
observons pour la première fois au cours de nos voyages, c’est le modèle de
gouttières assez original que nous retrouverons sur presque toutes les maisons
de la ville ; la gouttière en métal blanc part du chenal à la croisée des
pentes des toits, chenal caché par une construction en forme de fenêtre
ouvragée et par une plaque de même métal sculptée en divers motifs ou
formes ; hibou, vache, grenouille, scarabée, etc...
L’ILE
AUX GRENIERS
Face au « Quai Long »,
on voit le spectacle désolant de la friche dont on a parlé plus haut, terrain
occupé jadis par les magasins et les greniers qui stockaient les marchandises
diverses apportées par les bateaux.
Aujourd’hui, trois bâtiments ont
été reconstruits sur l’île Otowianka, occupés par le Musée Central Maritime et
l’Opéra Baltique. A quai, un grand bateau à vapeur, le « Soldeck »,
qui transportait le charbon, le premier bateau sorti des chantiers de Gdansk
après la guerre, aujourd’hui bateau-musée.
LE QUAI LONG
Avant d'être
déplacé dans la seconde moitié du XIX°, le port de Gdansk s'étirait le long de
la Motlawa. Toutes les rues perpendiculaires qui y menaient s'ouvraient vers la
rivière par des portes fortifiées. Devant chaque porte, des appontements en
bois formant des jetées permettaient aux bateaux d'accoster. L'augmentation du
trafic maritime eut raison de ces jetées et, au début du XVII°, un long quai de
bois fut créé. Il est aujourd'hui bordé de belles maisons aux beaux pignons et de
nombreuses portes ouvrent sur les rues de la ville. Au milieu du quai, un
monument emblèmatique de Gdansk : la grande Grue.
LA
GRUE
Cette grue en
bois, à la fois grue et porte, servait jadis au chargement et déchargement des
marchandises. Plus grande machine élévatoire portuaire de l'Europe médiévale,
elle est aujourd'hui l'emblème de Gdansk. Elle fut reconstruite en 1444 après
un incendie, et au XVII°, on ajouta la grue supérieure, destinée au soulèvement
de poids jusqu'à deux tonnes à la hauteur de 27 m et à l'assemblage des longs
mâts sur les bateaux. Très endommagée durant la guerre, elle a été restaurée
entre 1955 et 1962. Elle était actionnée par deux grandes roues de 5 m de
diamètre que faisaient tourner des hommes marchant sur sa circonférence
intérieure.
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