samedi 4 octobre 2014

2014 10 04-06 POLOGNE 1 : GDANSK : LES QUAIS



GDAŃSK



Située sur la mer Baltique, Gdańsk est la 6e ville de Pologne par sa population    (un million d’habitants avec les agglomérations voisines de Sopot, station balnéaire, et de Gdynia, port industriel) et la plus grande ville portuaire du pays.

Ville millénaire, l’ensemble des œuvres d’art et des monuments sont les témoins de ses mille ans d’histoire.

Magnifique ville de bord de mer, Gdańsk possède une architecture remarquable. On l'appelle "la Perle de la Baltique ».

Cosmopolite, Gdańsk fut une terre d'asile pour ses voisins européens durant des siècles et a gardé les traces de cette ouverture. La population était largement formée de colons allemands : marchands, paysans, moines. Dantzig (le nom allemand de Gdansk) adhère à la Hanse en 1310 et elle en était une des principales villes ; lors de la dissolution de la ligue, elle resta unie aux trois villes de Lübeck, Hambourg et Brême, et jusqu'au XIX°, on a nommé ces quatre cités, les villes hanséatiques. Du XIII° au XVII° siècle, c'est une des places les plus importantes pour l'échange des marchandises dans le trafic entre l'est, le nord et l'ouest de l'Europe. Elle détient, entre le XVI° et le XVII°, le quasi monopole du commerce du bois, du grain et de la pêche pour toute la Pologne ; elle est une  cité cosmopolite et tolérante. Des marchands qui se sont installés à Gdansk, venant de familles très aisées de toute l’Europe, il reste une très grande diversité du patrimoine bâti.

Son centre historique témoigne d’une prospérité et d’une ouverture aux cultures issue d’une longue tradition commerciale. C’est ici que débute la route de l’ambre.

La Pologne subit au cours de son histoire plusieurs partages entre les régions voisines : Prusse, Suède, Russie... et Gdansk redevient alternativement polonaise puis allemande, ainsi de suite jusqu’au traité de Versailles en 1918 qui la rend définitivement à la Pologne. Le 1° septembre 1939, c’est le premier coup de canon allemand sur la ville qui entame la seconde guerre mondiale.

Hitler voulait récupérer Gdansk, qu’il considérait comme allemande, et en faire « la forteresse Gdansk » ; après sept jours de combats, tous les Polonais de la ville furent exterminés. Finalement, contrairement aux autres villes de Pologne, Gdansk fut protégée par les Allemands ; les destructions constatées sont en fait pour 90 % la conséquence de la prise de la ville par les Russes le 30 mai 1945.
Après la seconde guerre mondiale, c’est au tour des Allemands qui habitaient Gdansk de s’expatrier après avoir été expropriés; les nouveaux habitants, Polonais, vont s’atteler à la dure tâche de reconstruction, qui n’est toujours pas  terminée aujourd’hui.

Pour beaucoup d’Européens, Gdansk évoque le déclenchement de la seconde guerre mondiale, mais aussi les luttes pour sa liberté d’un peuple rassemblé autour d’un nom : Solidarnosc, le syndicat des ouvriers du chantier naval, et de son représentant le plus connu, Lech Walesa, futur Prix Nobel de la Paix en 1983 et Président de la République.


Cette ville a reconstruit à l’identique la plupart de ses bâtiments détruits pendant la guerre, remarquable et admirable travail de restauration, mais il reste évidemment encore beaucoup de travail à réaliser, par exemple sur l’autre rive de la Moltawa, sur « l’île aux Greniers », où se situaient les magasins et greniers, toujours à l’état de ruines et de friche, dont le tableau offre un étonnant et choquant contraste avec la ville reconstituée de l’autre côté de la rivière.


LE PONT VERT


C'est de ce pont sur la Moltawa qui donne accès à la ville par la Porte Verte  que l’on découvre le pittoresque « Quai Long ». Il s'agit de l'ancien port de Gdansk où les navires accostaient le long d'un immense quai en bois. De l'autre côté, s'étend l'île aux Greniers.




Avant le Pont Vert , on passe sous la Porte Stágwiedna ("Bidons de lait" pour sa forme).




A gauche de la porte Verte, depuis le pont, nous voyons une série de façades non restaurées et nous n’avons pas de peine à imaginer le tableau qu’elles représenteront sans doute un jour lorsqu’elles seront enfin remises en leur état originel, multicolore.




Ce que nous observons pour la première fois au cours de nos voyages, c’est le modèle de gouttières assez original que nous retrouverons sur presque toutes les maisons de la ville ; la gouttière en métal blanc part du chenal à la croisée des pentes des toits, chenal caché par une construction en forme de fenêtre ouvragée et par une plaque de même métal sculptée en divers motifs ou formes ; hibou, vache,  grenouille, scarabée, etc...







L’ILE AUX GRENIERS

Face au « Quai Long », on voit le spectacle désolant de la friche dont on a parlé plus haut, terrain occupé jadis par les magasins et les greniers qui stockaient les marchandises diverses apportées par les bateaux.






Aujourd’hui, trois bâtiments ont été reconstruits sur l’île Otowianka, occupés par le Musée Central Maritime et l’Opéra Baltique. A quai, un grand bateau à vapeur, le « Soldeck », qui transportait le charbon, le premier bateau sorti des chantiers de Gdansk après la guerre, aujourd’hui bateau-musée.
  






 LE QUAI LONG


Avant d'être déplacé dans la seconde moitié du XIX°, le port de Gdansk s'étirait le long de la Motlawa. Toutes les rues perpendiculaires qui y menaient s'ouvraient vers la rivière par des portes fortifiées. Devant chaque porte, des appontements en bois formant des jetées permettaient aux bateaux d'accoster. L'augmentation du trafic maritime eut raison de ces jetées et, au début du XVII°, un long quai de bois fut créé. Il est aujourd'hui bordé de belles maisons aux beaux pignons et de nombreuses portes ouvrent sur les rues de la ville. Au milieu du quai, un monument emblèmatique de Gdansk : la grande Grue.

















LA GRUE

Cette grue en bois, à la fois grue et porte, servait jadis au chargement et déchargement des marchandises. Plus grande machine élévatoire portuaire de l'Europe médiévale, elle est aujourd'hui l'emblème de Gdansk. Elle fut reconstruite en 1444 après un incendie, et au XVII°, on ajouta la grue supérieure, destinée au soulèvement de poids jusqu'à deux tonnes à la hauteur de 27 m et à l'assemblage des longs mâts sur les bateaux. Très endommagée durant la guerre, elle a été restaurée entre 1955 et 1962. Elle était actionnée par deux grandes roues de 5 m de diamètre que faisaient tourner des hommes marchant sur sa circonférence intérieure.






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