La
poursuite du voyage vers Inari, le nord de la Laponie, nous fait découvrir peu
à peu une autre forme de paysage ; à la forêt omniprésente et à la multitude de lacs succède bientôt la
toundra, espace infini de végétation rase, avec quelques bouleaux au tronc
tordu par le vent, occupé par les rennes, en totale liberté.
Nous
arrivons à Inari dont le principal intérêt réside dans son musée de la culture
Sami.
Le musée SAMI à INARI (Finlande) :
au nord de la Finlande, Inari possède
un musée très riche, très intéressant, captivant, très documenté, très bien
présenté, vivant, qui demanderait des heures de visite pour bien assimiler la
richesse et la diversité de la culture, des mœurs de ce peuple méconnu. Comme
à Rovaniemi, nous découvrons toutes les facettes de la vie quotidienne d’un
Sami, tant spirituelles (rôle du chamane, tambour rituel, etc..) que
matérielles (vie au foyer, cuisine, repas, vêtements, chaussures, parures) ou
professionnelles (technique de l’élevage (*), de la chasse, de la pêche)
(*) Les éleveurs marquent leurs rennes pour
les reconnaître parmi les milliers de rennes dans la toundra, quand ils les
rassemblent, pour la transhumance ; le marquage consiste à découper
l’oreille de l’animal de façon très précise sur un dessin unique réservé à
chaque propriétaire : voir tableau au musée. En cela, ils ne différent pas
du tout dans leur pratique de ce que font tous les éleveurs du monde sous
toutes les latitudes avec le marquage des veaux, des taureaux, des chevaux,
etc… en plus, ils tracent un signe particulier avec de la peinture sur le dos
de l’animal.
En
plus du musée, nous découvrons au fil de quelques kms de sentiers en pleine
nature, la reproduction des divers types d’habitat : huttes, abris, greniers
sur pilotis pour protéger les denrées des prédateurs, huttes pour sécher et
conserver le poisson, d’autres pour la viande, divers pièges adaptés aux divers
prédateurs : renards, loups, etc … ou pour tuer les rennes, élans et
autres animaux pour leur viande, peau, tendons,… un parcours vraiment très
instructif sur la vie de ces peuples au néolithique ; pour nous, cette
visite, tant à l’extérieur qu’à l’intérieur du musée a été très intéressante et
utile, parce qu’elle vient après que nous ayons lu une saga (*), toute une
série de livres se rapportant à la vie quotidienne de peuples de la préhistoire
et qui nous permettent de mieux comprendre la vie des peuples Sami, et
inversement de comprendre ce que les livres nous racontaient et qui n’était pas
évident pour nous à la lecture (fonctionnement des pièges par exemple, méthodes
de chasse).
(*) « Les enfants de la terre » de
Jean M AUEL.
Mais aussi « Le chant du Grand
Nord » de Nicolas Vannier
Les
Sami sont au nombre de 85 000 environ, répartis sur les quatre pays : Suède
(20 000), Finlande (8 000), Norvège (plus de la moitié), et la Russie (2 000).
Russie mise à part, un parlement Sami est établi dans chacun des trois pays,
représentant cette population dispersée dans le Grand Nord non seulement auprès
de leurs gouvernements et parlements nationaux, mais aussi internationaux,
comme l’ONU. Ils n’ont pas d’indépendance véritable, et vivent des subventions
de l’état, mais ils participent activement et efficacement au développement
économique, social et culturel de leur pays, le SAPMI. Les représentants sont
élus pour 4 ans ; les trois parlements se réunissent tous les 4 ans pour
un grand sommet Sami.
Même
si aujourd’hui, les Sami ont bien évolué vers le modernisme pour élever leurs
rennes qui restent leur principale source d’activité et de ressources, en
utilisant voitures, motos, motos neige, quads et autres engins, y compris
l’hélicoptère comme dans les grandes haciendas ou ranchs américains vu l’énorme
étendue de toundra à contrôler (*), ils n’en conservent pas moins les
traditions ancestrales millénaires, ce qui rend ce peuple à la fois mystérieux
et attachant.
(* plus tard, à Tromsø en Norvège, nous
rencontrerons une Française, veuve d’un jeune Sami éleveur de rennes, tué dans
un accident d’hélicoptère qu’il utilisait pour surveiller ses rennes.)
Mais
les Sami ne forment pas non plus un groupe ethnique homogène ; le Sami
pêcheur est différent du Sami éleveur de rennes, avec des gestes et des
habitudes adaptés au milieu dans lequel ils vivent.
Nous
replongerons dans la culture Sami en Norvège, notamment dans le Finmark et sa
capitale, Karasjok, où l’on a pu visiter le musée, moins riche et intéressant
que celui d’Inari, ainsi que le Parlement.
Quand
nous repartirons d’Inari pour notre dernière étape finlandaise devant nous
amener en Norvège, nous nous arrêtons à une ferme Sami qu’on nous avait
indiquée, et nous y avons acheté du renne : filet, steak pour un prix
élevé tout de même : 40 €/kg ! Mais plus tard, en Norvège, nous
verrons que le kg de renne passe allègrement les 80 €. Lorsque nous mangerons
ce renne quelques jours plus tard, nous serons surpris par cette viande si
tendre et savoureuse, qui vaut bien notre charolaise.
Nous
sortons de la Laponie finlandaise au fin fond du pays, toujours accompagnés de
rennes, pour descendre sur Kirkenes, notre première ville norvégienne,
quasiment à la frontière russe, port sur l’Océan Glacial Arctique.
1 commentaire:
C'est super, on suit bien le voyage avec vous! C'est très intéressant en plus! Mika et Albane
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