SKARVAG
Le
mauvais temps qui s’installe, pour quelques jours semble-t-il, nous fait
différer l’arrivée au cap Nord ; nous attendrons quelques jours si
nécessaire pour être certains de pouvoir enfin découvrir le soleil de minuit.
Nous
jetons l’ancre (pauvres pêcheurs que nous sommes !) sur le port de
Skarsvag, un village de pêcheurs situé à 7 kms à peine du cap Nord, et donc le
plus septentrional de notre planète. Un village tout en longueur, comme cela
est généralement le cas en Norvège, avec ses maisons blanches pour la plupart,
ce qui change de la tonalité rouge de la majorité des villages du nord de la
Norvège ; village très calme, très sympa, seulement envahi par quelques
camping caristes et des ….rennes qui jouent aux touristes dans les rues, sur le
port, partout, paissant tranquillement comme des moutons autour des maisons, ce
qui confirme que ce sont bien des animaux domestiques.
Nous
resterons deux jours ici, coincés par le mauvais temps, essayant de nous
protéger du froid, car nous n’avons plus de GPL pour nous chauffer, et nous
réservons notre bouteille de propane pour la cuisine et la douche. Situation
imprévue, car notre liste des stations GPL en Norvège se révèle erronée ou non
mise à jour, et nous n’avons pas pu trouver les stations GPL sur lesquelles
nous comptions.
Nous trouverons assez de courage pour braver ce mauvais temps, mais l'expérience islandaise nous permet d'être bien équipés et de faire tout de même une belle petite balade derrière la colline qui domine le
village et qui donne sur la mer de Barents, toujours en compagnie des rennes ;
nous y découvrons une belle arche naturelle au-dessus de la mer. Il faut dire que ce mauvais temps fait partie du lieu, région polaire, ne l'oublions pas! et qu'il rajoute ainsi du caractère et de la beauté à cet environnement.
Au
deuxième jour, sur la foi d’informations d’un Norvégien du crû, nous ferons
inutilement les 35 kms qui nous amènent à Hønningsvåg, la grande ville de
l’île, où je devais trouver du GPL ; en fait, s’il y a bien des bouteilles
de propane, il n’y a point de station GPL, et personne, même dans les stations
service, ne sait ce qu’est le GPL.
HONNINGSVÅG
Hønningsvåg
est un grand port où débarquent entre autres les milliers de croisiéristes
avalés par les bus qui les déverseront au Cap Nord pour une petite heure avant
de les réembarquer. La ville est plutôt sympa au premier point de vue, avec ses
maisons colorées et étagées sur le flanc de la colline ; les installations
portuaires et les industries aux abords de la ville ne défigurent pas trop le
site. Nous y verrons les premiers grands séchoirs pleins de têtes de
morue ; tout est bon dans la morue comme dans le cochon, et les têtes qui
étaient autrefois jetées, sont à présent séchées et stockées pour être
expédiées au Nigéria ; pourquoi au Nigéria ? à ce que l’on dit, on
s’en sert pour préparer leur soupe de poisson ; les déchets, s’il en
reste, servent pour fertiliser les champs.
SECHOIRS DE TÊTES DE MORUES
GJESVÆR
Nous
remontons vers le cap pour retrouver notre port de Skarsvåg, mais en cours de
route nous décidons d’aller voir du côté de Gjesvaer, un petit port de pêche à
quelques kms à peine, au sud de Skarsvåg. Nous ne sommes pas déçus ; le
site est remarquablement beau ; le village est calme comme tous les
villages norvégiens, et il ne semble pas être fréquenté par beaucoup de
touristes ; nous sommes seuls mais nous avons beaucoup de peine
à trouver un emplacement suffisant pour notre camping car ; nous en trouvons enfin un, mais nous n'y resterons pas plus d'une minute, chassés par une odeur épouvantable; nous sommes juste à côté d'un séchoir à morues encore plein. Plus loin, nous trouverons enfin notre place pour la nuit.
Le
lendemain, nous ferons une balade dans et autour du village, avec des rennes
encore comme accompagnateurs. Nous marchons sur un tapis de lichens et de
mousses, aux couleurs variées ; les pieds s’y enfoncent comme dans une
moquette très épaisse et confortable.
Nous
assisterons sur le port à l’arrivée d’un petit bateau qui rentre de la
pêche ; ce sont des Russes apparemment qui ont fait quelques bonnes
prises, dont une de belle taille. Nous y trouverons aussi un autre séchoir à morues destiné celui-ci aux quelques touristes qui viennent sur ce port pour embarquer sur un bateau qui les amène sur un archipel réserve naturelle où nicheraient plus de 3 millions d'oiseaux: macareux, aigles, fous de Bassan, cormorans, pingouins, etc...
Nous
reviendrons à notre port d’attache, Skarsvag, où nous avons plus nos aises,
malgré le mauvais temps qui nous agresse toujours ; vers 23h, nous
constatons cependant une embellie du temps et même quelques rayons de soleil
filtrant à travers les nuages ; espoir ! Que fait-on ? Y va-t-on ? Ou pas ? Dans cette
région, le temps change très vite, et il ne faut pas rater la bonne
opportunité. Nous décidons de monter à l’assaut du cap!
LES SECHOIRS A TÊTES DE MORUE |
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