LE CAP NORD 71° 10' 21''
L’arrivée
au cap jette un froid dans tous les sens
du terme ; d’abord, à peine partis de Skarvåg pour faire les 7 kms qui
nous séparent du cap, le mauvais temps est revenu, avec le brouillard et le
froid …polaire ; arrivés à l’entrée du centre, le brouillard était
tellement dense que nous sommes redescendus nous positionner sur un parking à 3
kms pour attendre et prendre une décision ; nouvelle petite éclaircie,
nouveau départ ; définitif celui-ci, car nous décidons de visiter au moins
le centre à défaut de voir un seul rayon de soleil ; il faut bien en finir
et nous ne pourrons pas attendre plus longtemps en jouant à la girouette,
d’autant qu’il nous faut maintenant recharger en GPL pour combattre le froid.
D’autre
part, le plus affligeant pour un tel site, c’est de trouver un immense parking
à l’état brut, assez pentu, difficile donc pour nous de trouver l’endroit idéal pour
se garer, et sans aucun service pour les centaines de camping cars qui y
stationnent.
L'ARRIVÉE AU CAP
CHAMPAGNE !
Evidemment,
nous sommes heureux d’avoir atteint notre objectif de départ. Trop de touristes
bien sûr, mais nous faisons partie aussi
de cette transhumance. Une noria incessante de cars déverse un flot de
touristes venant de tous pays, débarquant pour la plupart de bateaux de croisière,
dont certains énormes, dans le port voisin de Honninsvåg.
Que fait-on ?
Nous fêtons l’événement…..comme tout le monde : pas original, mais nous
sortons la bouteille de champagne qui a résisté aux soubresauts du camion, la
terrine de foie gras de Sébastien et Bettina, le cassoulet de Marc et Sylvie,
et nous apprécions ce bon repas à la Française dans cet environnement hostile,
nous réchauffant en lieu et place du GPL… et que nous partageons par la pensée
avec nos généreux donateurs ; merci beaucoup à eux !
NORDKAPP CENTER
Un
bon point tout de même : le Centre qui accueille ces milliers de
touristes, construit en 1988, sur quatre étages, se fait assez discret car il
est pratiquement tout enterré et seul un étage émerge du sol ; c’est
l’étage de l’accueil, des magasins shopping habituels, de la cafét ; une
grande baie vitrée donnant sur l’extérieur, vers l’océan, permet aux gens de
voir le soleil de minuit quand il veut bien paraître, à l’abri du froid. Les étages
inférieurs comptent notamment une salle cinéma où l’on présente en continu de très
belles images du Cap Nord, en toutes saisons, une salle d’expositions de photos
où l’on s’installe surtout pour bénéficier du Wifi et …du chauffage, un
souterrain comportant des vitrines où sont exposés des documents, des objets,
pour illustrer la découverte du cap, son histoire, ses personnages (on apprend
ainsi qu’un certain Louis-Philippe d’Orléans, futur roi des Français en 1830,
serait venu dans cette région au temps de la Révolution, ce que l’on peut
comprendre, mais pourquoi ici, aussi loin, alors que ses compères n’allaient
pas plus loin que l’Angleterre ou l’Allemagne ? En tous cas, il n’aurait
pas été inactif, car on dit que beaucoup de familles du cap Nord prétendent
être de sa descendance). D’autres salles
encore, moins intéressantes, et parmi elles, une toute petite chapelle couplée
avec une chambre de luxe, côté hôtellerie, pour le mariage de couples,
principalement norvégiens, qui font le voyage du cap Nord pour leur grand
jour ; à chacun sa…Venise !!
LE CAP NORD
Le
froid ne nous empêchera pas de parcourir la falaise qui domine de ses 307 m
l’océan Atlantique à l’ouest (mer de Norvège) et l’océan Arctique (mer de
Barents) à l’est, ni de se photographier comme tout le monde ici sous la
sphère, symbole de ce bout du monde ; devant nous, l’immensité des océans,
le grand large ; mais on a beau ouvrir grand les yeux, nous n’arrivons pas
à voir d’ours blancs, et pour cause, le pôle nord est encore à plus de 2000 kms.
Durant
les trois jours que nous passons sur le Cap, nous avons quelques éclaircies, un
peu de ciel bleu tout de même, mais surtout pluie, neige, brouillard, froid (3°
en moyenne) ; nous attendons pour voir le fameux soleil de minuit. En
vain ; nous en repartirons sous le mauvais temps sans l’avoir vu ;
seulement le reflet sur la mer de ses rayons au travers des noirs nuages, ce
qui donnait malgré tout de très belles images, clair-obscur fantastiques. Au
Cap Nord, le soleil de minuit brille du 14 Juin au 30 juillet environ, pratiquement
deux mois et demi, ce que nous n’avons pas pu vérifier, pas plus que la nuit
polaire qui dure tout autant entre novembre et janvier.
LE CAP NORD A MINUIT !!!!!
LE PARCOURS DU SOLEIL
NOTRE SOLEIL DE MINUIT !!!
Et
pourtant, à défaut de soleil de minuit, nous avons eu notre rayon de soleil en
la personne d’Agathe ; « qui c’est ?? ». Nous étions dans
un hall du centre du Cap Nord, où nous nous réchauffions, car nous n’avions
plus de gaz pour chauffer notre camping car, et il faisait vraiment
froid ; de plus, nous pouvions bénéficier du WIFI, mais nous n’arrivions
pas à nous connecter sur Skype pour parler à notre fils et nos amis. Une jeune
personne, Française en l’occurrence, assise en face de nous, comprenant que
nous étions en situation d’échec, s’est proposée spontanément de venir à notre
aide ; c’était Agathe, photographe de son métier, voyageuse aventurière de
son état, âgée de 27 ans seulement, avec près de 12 000 kms déjà au compteur de
son mini camping car ; elle voyage seule, depuis trois mois, avec beaucoup
de courage, de détermination, sachant exactement ce qu’elle veut voir, ce
qu’elle peut faire. Nous sommes évidemment admiratifs et nous prolongeons notre
entretien dans notre camping car ; nous resterons ensemble pendant deux
jours au moins, partageant repas et ….couverture, car elle non plus n’a pas de
chauffage dans sa camionnette, et il fait un froid de loup qui l’empêchera de
dormir.
ON VOUS PRESENTE AGATHE ! (AUTOPORTRAIT DE L'ARTISTE) |
PERDUS VERS LE KNIVSKJELLODDEN
Avant
de quitter le cap, nous décidons avec Agathe de faire une balade de 18 kms
aller retour qui nous amènera au cap Knivskjellodden qui est en fait le vrai
point le plus septentrional de notre continent ; c’est à quelques 4 kms à
peine du cap Nord ; il ne fait pas beau, on s’engage sur un tracé que nous
croyons être le bon, mais les cairns que nous suivons sont des cairns parmi
bien d’autres, sans valeur de repère, et très vite nous sommes perdus ;
nous tournons en rond pendant trois heures, marchant très difficilement sur un
terrain très pierreux et accidenté ; nous retrouvons malgré tout nos
camions, bien déçus, mais nous avons la satisfaction d’avoir fait un peu
d’exercice ; nous dormirons bien, sur le parking, bien emmitouflés dans
nos vêtements sous nos couettes, sauf Agathe qui tremblera de froid toute la
nuit.
Le
lendemain, nous nous séparons, Agathe ayant pour objectif de refaire les
Lofoten qu’elle a découvert sous la pluie, en espérant cette fois avoir du beau
temps, et nous, souhaitant rester encore quelques jours dans cette région du
Cap Nord pour découvrir tous les sites, fjords et villages des alentours.
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