Haparanda, la dernière ville suédoise, se
confond avec Tornio, la première
ville finlandaise, au point qu’en circulant dans les rues de ces deux villes
liées comme des enfants siamois, on ne sait jamais si l’on est encore en Suède
ou déjà en Finlande ; rien à voir dans ces deux villes jumelles
politiquement et administrativement séparées en 1808, lors de l’invasion russe,
la Suède devant céder la Finlande au tsar.
Toutefois,
nous avons pu voir la Tornion kirkko, l’église luthérienne de Tornio,
construite en 1686, toute en bois ; un intérieur très clair, bien décoré,
notamment deux voutes, une chaire polychrome style baroque, et toujours des
bancs enfermés dans des espèces de caissons ; l’originalité vient aussi du
campanile extérieur, tout en bois, détaché de l’église, avec un toit à quatre
pignons et cinq flèches ; le toit est fait de briques en bois en losange
sur lesquelles sont superposées d’autres tuiles en bois de forme carrée,
formant ainsi des motifs géométriques.
De
Tornio, nous remontons la rivière qui fait frontière jusqu’à la ville suédoise
de Övertornea où nous bifurquons vers la Finlande ; nous passons la
frontière et nous entrons en Laponie, le pays des Sames.
Les
routes sont belles, bien entretenues, et le plus souvent rectilignes sur des
dizaines de kms ; on ne voit que forêts, lacs, marécages, forêts, lacs,
marécages, forêts, etc … à l’infini ; une grande monotonie, pire qu’en
Suède, une grande lassitude.
On
désespère d’arriver au but ; ce soir, ce sera Rovaniemi.
Lorsque nous arrivons, nous faisons plusieurs essais infructueux pour trouver
un endroit convenable, calme, sûr, et surtout plat. Sans succès ; nous
jetons notre dévolu sur un petit parking coincé entre deux immeubles
commerciaux, espérant ne pas trop gêner le lendemain les gens qui viendraient
éventuellement travailler dans le secteur ; mais demain, c’est samedi,
alors…on verra bien comment sera l’accueil ; pour le moment, l’urgent
c’est de dormir enfin.
Le
lendemain, nous n’avons pas de problème pour le stationnement et nous restons
sur place toute la matinée ; l’après-midi, nous allons à l’Arktikum, un beau musée consacré à la
culture same et à l’Arctique. Musée provincial d’une part, présentant la
culture et la vie des Sames : scènes de chasse, foyer, ustensiles,
vêtements, bijoux et décorations, traineaux de toutes sortes, animaux
domestiques (rennes, huskies ou samoyèdes entre autres) et sauvages : ours
blanc, élan, renard polaire, le glouton, des oiseaux aussi.
D’autre
part, une exposition du centre scientifique de l’Arctique expliquant les
conditions de vie dans le Grand Nord, les adaptations nécessaires à ce milieu
hostile, les évolutions attendues de ce milieu…
Quant à
la ville même de Rovaniemi, nous n’avons pas grand chose à dire car elle nous a
paru triste, sans intérêt évident pour un touriste de passage ; cette
ville a été reconstruite après sa destruction totale en 1944 par les Allemands,
sur les plans du grand architecte finnois Alvar Aalto qui a conçu de façon originale
le plan des rues principales en forme de tête de renne avec ses bois, pour
éviter le quadrillage habituel des villes de ce pays ; cette disposition
n’est évidemment pas visible à l’œil du passant étranger ; il faudrait
sans doute les observer depuis un hélicoptère pour apprécier le talent de cet
architecte.
Huit kms
au nord de la ville, nous rencontrerons ….devinez qui….le Père NOEL !! Le seul vrai bien sûr. Voir
photo ci-jointe pour les sceptiques. Il crèche dans ce parc commercial où il
fait gagner beaucoup d’argent aux concepteurs, réalisateurs et commerçants du
site, en vendant cher, très cher la photo. Mais curieusement, il accepte que
nous le photographiions sans demander son tarif.
Mais
c’est surtout une grande déception et désillusion que ce parc ; nous nous
attendions à voir un centre magnifique, grandiose, type EuroDisneyland, mais
nous trouvons un site plutôt petit, étriqué, sans aucune attraction
enchanteresse pour les enfants ; des boutiques quelconques, en bois et
rondins certes pour faire local, mais seulement des boutiques surchargées
évidemment de babioles, peluches, etc.
Tout
aussi artificiel, la présentation du passage au cercle
polaire arctique ; c’est symbolique, et nous faisons comme tout
le monde, nous franchissons le fameux cercle : 66°
32’ 35’’ !
Quand
nous étions à l’école, nous étions persuadés qu’au-delà de cette barrière
infranchissable, ne pouvaient vivre sur la banquise que les ours blancs et les
phoques ! On vous rassure, vous pouvez venir et monter jusqu’au bout des
terres de notre vieux continent, au Cap Nord, sans avoir à affronter les ours
ni vivre dans des igloos ; vous ne verrez pas la différence entre avant et
après le franchissement du cercle. Mais ce passage aussi invisible soit-il n’en
procure pas moins un petit plaisir intellectuel et sentimental pour sa
symbolique.
D’un
cercle polaire à l’autre pourtant quelle différence ! En 2012, nous avons
passé une huitaine de jours sur la péninsule antarctique, au milieu d’un
univers inhumain, entièrement blanc, de montagnes et glaciers énormes,
d’icebergs gigantesques, de phoques, otaries, pingouins, éléphants de mer, dans
des conditions vraiment polaires, alors que nous étions loin encore du cercle
polaire antarctique.
Nous
abordons donc la Laponie finlandaise ;
comme la veille, ce n’est que succession de forêts, de lacs, de marécages ou
marais, de collines, à perte de vue, et une route sans intérêt ; c’est
comme si nous traversions l’Amazonie, avec une végétation moins variée et
luxuriante.
A Kemijarvi, nous trouvons un excellent endroit
sur une mini péninsule avançant sur un lac, dans un quartier résidentiel très
agréable, avec de belles maisons ; mais nous sommes intrigués par un
ensemble de bassins, à l’entrée de ce quartier, qui comporte de grands rouleaux
qui paraissent fonctionner comme des laminoirs ; mais à quoi cela peut-il
bien servir ? Réponse le lendemain quand nous voyons deux femmes en train
de laver des tapis, assez grands et lourds pour certains, puis les disposer au
milieu de ces rouleaux, faisant tourner lesdits rouleaux qui servent en fait à
essorer les tapis ; vu la grandeur et la lourdeur de ces tapis pleins
d’eau, et la difficulté qu’ont ces dames à positionner les tapis sur
l’essoreuse, nous leur donnons un coup de main. Bien astucieux et pratique, mais
les hommes qui ont conçu cet outil ne sont pas là pour terminer le
travail !
Sur notre parcours, remontant vers le nord de la Laponie, nous passons par une station de ski importante, mais déserte en ce moment, ce qui la rend bien triste et sans intérêt, comme la plupart des stations de ski de par le monde. Nous observons des pistes de ski de fond qui ont des lampadaires tous les 50 m ; et oui, en hiver, le jour est bien court, et apparemment, les sorties en ski se font surtout la nuit. Dans les parages, à Lampivaara, nous nous arrêtons au départ d’une piste qui devrait nous amener à une mine ou carrière de pierres améthystes ; des habitations sames, cabanes en rondins de bois, assez rustiques, sont disséminées dans la forêt ; elles ne semblent pas toutes habitées ; sans doute, des éleveurs partis plus loin accompagner leurs rennes ; comme chez nous, rennes ou moutons, sont assujettis aux rites de la transhumance annuelle, au printemps et à l’automne. Nous passons devant une église moderne en forme de hutte. Après quelques kms de montée, nous arrivons à la mine, mais trop tard ; elle est fermée. Nous oublions souvent que dans les pays nordiques, la plupart des gens travaillent généralement sans interruption de 7h à 16h au plus tard, ne prenant que 20 mn à midi pour manger tartines ou sandwich ; ils font le repas principal de la journée en rentrant du travail, vers 17h environ. Nous revenons au camion, déçus, mais cela nous aura permis de faire un peu d’exercice.
Nous
passons une autre « nuit » à Sodankyla
près d’une église rustique, toute en bois, de 1689, et en l’état
d’origine ! A voir. C’est l’une des rares rescapées de la guerre de Laponie.
Le matin, nous avons la surprise de voir tomber la neige ; nous ferons nos
premiers kms sous des averses de neige et nous nous inquiétons de savoir
comment cela va se passer et si cette erreur de calendrier sera vite réparée ou
non ; le mauvais temps nous accompagne jusqu’à la prochaine petite ville
de Tankavaara où nous découvrons un
vrai faux village d’orpailleurs. La rivière amène vraiment des sables aurifères
et des passionnés viennent toujours s’exercer à la batte pour chercher leurs
pépites d’or ; mais, des plus malins ont su tirer meilleur parti du
site ; plutôt que de perdre leur temps et leur santé à chercher sans grand
succès la pépite qui les rendra milliardaires, ils ont conçu la reproduction
d’un village avec les bâtiments typiques de la ruée vers l’or aux USA. Décor de
cinéma donc, avec ces bâtiments factices, mais c’est assez bien fait et ce
n’est pas inintéressant ; on y voit les outils et l’art de travailler des
orpailleurs, leur façon de vivre, leur cabane au confort très sommaire, les machines
utilisées, etc.. puis l’on termine par la visite très instructive d’un musée
présentant les diverses méthodes d’orpaillage dans différents pays de tous les
continents.
Notre
dernière étape avant d’entrer en Norvège sera Inari, au nord de la
Laponie, son lac, immense comme une mer, et surtout son musée same.
Au cours
de nos étapes finlandaises, nous aurons l’occasion de voir souvent des rennes,
le plus souvent par groupes, broutant l’herbe et le lichen surtout, leur
aliment préféré, traversant la route au risque de se faire écraser ; mais
ici, tout le monde conduit cool, sereinement, et les accidents sont peu nombreux.
Les rennes sont en fait tous domestiqués, marqués, et vadrouillent librement
dans la forêt ou la toundra jusqu’à l’automne où les propriétaires les
regroupent pour les ramener dans leurs fermes respectives et procéder aux
abattages. En général, on voit les mâles seuls ou avec un ou deux autres mâles,
alors que les femelles et leurs petits constituent plus facilement des groupes
plus ou moins importants. Mais pour l'instant nous n'avons toujours pas vu d'élans.
L'ÉGLISE DE TORNIO
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PARKING BIENVENU ! TRÈS CHAMPÊTRE ! |
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NOUS ETIONS GARÉS DERRIÈRE LA VOITURE ROUGE ENTRE LES 2 HANGARS !!!! |
L'ARKTIKUM A ROVANIEMI
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MUSÉE L'ARKTIKUM A ROVANIEMI |
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KAYAK EN PEAUX |
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RECONSTITUTION D'UNE HUTTE SAME |
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ÉLAN |
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RENNES |
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GLOUTON |
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OURS BRUN |
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VÊTEMENTS SAMI |
CERCLE POLAIRE
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PASSAGE DU CERCLE POLAIRE A 8 KMS DE ROVANIEMI |
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HOP! NOUS L'AVONS FRANCHI ! |
LA MAISON DU PÈRE NOËL
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LE "VRAI PÈRE NOËL" |
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LA MAISON DU PÈRE NOËL |
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CLAUDE FAIT SA LETTRE AU PÈRE NOËL |
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LETTRES VENANT DU MONDE ENTIER |
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UNE VRAIE SAMI DANS SA HUTTE ! |
LAPONIE FINLANDAISE
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ATTENTION AUX ELANS !!!!! |
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MAIS CE SONT DES RENNES QUE NOUS VOYONS ! |
KEMIJARVI
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UNE BIEN AGRÉABLE ÉTAPE |
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BEAUCOUP DE SUEDOIS DU NORD ONT CE STYLE DE REMORQUE |
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KEZAKO ! |
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A QUOI PEUVENT SERVIR CES BASSINS ? |
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ET CES ROULEAUX ? |
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ET CES SUPPORTS ? |
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RÉPONSE : A LAVER, ESSORER ET ETENDRE LES TAPIS ! |
LAMPIVAARA
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MAISON SAME |
SODANKYLA
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EGLISE RUSTIQUE |
TANKAVAARA
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RECONSTITUTION D'UN VILLAGE D'ORPAILLEUR |
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ATTENTION AUX MOUSTIQUES !!!! |
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RECONSTITUTION D'UNE CABANE D'ORPAILLEUR |
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BIJOUX EN OR "DEL SEÑOR DE SIPAN" SITE PRÉ-INCA QUE NOUS AVIONS VISITÉ EN 2011 |
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DES FORÊTS,DES LACS ET DES MARÉCAGES ........ |
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