DU NORDFJORD AU SOGNEFJORD
Nous
passons des glaciers à la mer, en suivant la rive nord du Nordfjord ; les
paysages peuvent paraître identiques d’un fjord à l’autre, et pourtant ils nous
surprennent toujours par leur beauté, leur sauvagerie, leur puissance, leur luminosité,
leurs villages si paisibles.
ÎLE DE MALØY
La
dernière ville avant d’arriver à la mer, c’est Maløy, sur l’île de Vågsøy, ville
réputée pour ses conserveries de poissons, mais sans intérêt particulier ;
nous ne faisons que traverser la ville car nous savons qu’au-delà, de petites
routes amènent le visiteur curieux vers des sites admirables
MALØY |
Ce sera
d’abord Fedvik, une petite anse avec une belle plage de sable blanc ; on
essaie de faire trempette dans la belle eau limpide mais nous apercevons vite
des touristes indésirables, de petites méduses, belles mais pas sympas ;
aussi, nous abrégeons notre séjour sur cette belle plage.
PLAGE DE FEDVIK |
ANSE ET PLAGE DE FEDVIK |
PLAGE DE FEDVIK |
Nous
ferons le tour de l’île de Vågsøy et nous revenons à Maløy ; nous prenons
une autre route qui doit nous amener au phare de Krakenes avec vue magnifique à
360° sur la mer ; mais après plusieurs kms de route très étroite comme
d’habitude nous garons le camion sur un petit espace dégagé, craignant d’aller
plus avant sur de gros problèmes ; nous allons jusqu’au phare à pied, sur
3 kms environ ; le paysage est magnifique ; nous rencontrons une
série de quatre petits moulins dans des petites cabanes au toit herbu, reliées
entre elles par des goulottes en bois ; à quel usage servait ce
dispositif ? Mystère encore. Au phare, la vue est bien dégagée et porte
loin sur la mer.
MOULINS |
MOULIN |
PHARE DE KRAKENES |
Au
retour de cette balade, nous empruntons une autre route pour aller voir la
pierre de Kannesteine, assez caractéristique, proposée par les guides ;
nous parlons souvent de routes étroites, mais là, elle est tellement étroite
qu’il est impensable qu’on puisse croiser même un piéton ; nous sommes
piégés comme souvent en Norvège par ces routes où l’on est obligé d’aller
jusqu’au bout sans savoir où, ni pendant combien de kms, dans l’impossibilité
de pouvoir faire marche arrière ; sur cette route, nous avons des arrêts
de bus, ce qui nous rassure : si les cars....alors ça doit passer, la peur
aussi. Nous arrivons enfin au terme de la route et un petit parking nous
permettra de repartir sur cette maudite route ; avant, nous allons au bord
de l’eau voir cette fameuse pierre caractéristique par sa forme particulière sculptée par la mer.
KANNESTEINE |
KANNESTEINE |
Pour la nuit, nous trouvons un tout petit port de pêche et un bel emplacement pour y
passer la nuit. Toutefois, deux hommes sont en train de travailler à la
réfection d’un quai avec un engin ; ils ont laissé de plus le moteur de
leur tracteur fonctionner à force décibels alors qu’ils ne s’en servent pas,
oublié dans son coin comme un cheval à l’attache ; nous pensons que ce
vacarme va s’arrêter bientôt car il est 19h et ils vont forcément s’arrêter de
travailler.
Nous sommes tellement bien sur ce petit bout de port que nous prenons patience, mais à 20h, à la tombée de la nuit, ils travaillent toujours, le tracteur ronronne toujours et .... nous n’avons plus de patience. Nous reprenons, bien agacés, la route vers le fjord pour retrouver une bonne heure après notre parking du supermarché REMA 1000 de Nordfjordeid où nous étions la veille ; mais nous sommes encore au bord de l’eau, alors...tout va bien.
Nous sommes tellement bien sur ce petit bout de port que nous prenons patience, mais à 20h, à la tombée de la nuit, ils travaillent toujours, le tracteur ronronne toujours et .... nous n’avons plus de patience. Nous reprenons, bien agacés, la route vers le fjord pour retrouver une bonne heure après notre parking du supermarché REMA 1000 de Nordfjordeid où nous étions la veille ; mais nous sommes encore au bord de l’eau, alors...tout va bien.
De
Nordfjordeit, nous traversons le Nordfjord sur un ferry qui nous dirige sur la
route de Forde, dans un paysage plutôt bucolique de campagne, de terres
cultivées et de prairies ; de Forde, nous prenons la route 13 qui nous
enchantera à nouveau par ses paysages de montagne, ses cascades, ses
rivières.
Nous
ferons halte sur un site de départ de balades ; un pont métallique de
conception originale nous permet de traverser la rivière, et de faire une
petite balade au travers d’une maigre forêt de bouleaux ; nous évoluons
principalement sur des passerelles en bois, indispensables d’une part pour
protéger sans doute la végétation, mais aussi parce qu’il est impossible de
marcher dans cette espèce de garrigue naine.
Nous
reprenons la route qui nous amènera à Drangsvig puis à Balestrand, après avoir
traversé encore un paysage austère de montagnes, de landes, de prairies,
égayées ici et là par de jolis lacs, humanisées un peu par la présence de
cabanes de bergers au toit herbu. Ces traversées se terminent presque toujours
par une pente très raide sur le fjord ; c’est le cas ici, avec beaucoup de
lacets, épingles à cheveux, qui nous font dégringoler très rapidement au niveau
de la mer.
Nous
revoilà à Balestrand pour y passer la nuit ; nous avions gardé un bon
souvenir de cette étape, et malgré une route longue et difficile, nous avons
préféré revenir à ce havre de paix plutôt que de tenter l’aventure en terre
inconnue.
AURLAND
Nous
reviendrons le lendemain dans le secteur d’Aurland pour entreprendre notre
record du monde de traversée en tunnel : 24.5 kms !! Un peu inquiets
tout de même de savoir si nous
résisterions à l’ennui, la somnolence, le manque de vigilance, etc... En fait,
le passage s’est déroulé sans problème ; le tunnel est bien calibré pour le
trafic, le bitume en bon état, et à chaque tiers du parcours, ils ont creusé
une immense grotte et installé un éclairage bleuté censé reposer la vue des
conducteurs ou les déstresser si besoin. Une expérience de plus.
TUNNEL D'AURLAND A FLÅM 24,5 Km |
A la
sortie du tunnel, à Aurland, nous laissons la route de Flåm, pour nous engager
sur la route panoramique d’Aurlandsveg chaleureusement recommandée par les
guides ; nous voilà engagés sur une petite route bien étroite encore, qui
grimpe à 10% sur une dizaine de kms, et très vite la route devient si étroite
qu’on ne la voit plus ; elle disparaît sous les roues, elle est tout
juste, semble-t-il, de la largeur du véhicule ; pas de droit à
l’erreur ; si une roue sort un peu du macadam, le camion va tanguer et
rien ne peut arrêter sa chute de quelques centaines de mètres dans le
fjord ; c’est complètement fou, et la peur nous tenaille le ventre ;
impossible de faire demi tour ; le salut est devant ; nous savons que
des cars sont passés par là, alors pourquoi pas nous, et la solution est
forcément devant nous ; il faut donc serrer les dents, les genoux, enfin
tout ce qu’on peut, et enchainer les épingles à cheveux, jusqu’à ce qu’on
arrive au point de vue de Stegastein où l’on peut se garer enfin sur un parking
relativement plat ; ouf !ouf !ouf !
Le
site est remarquable d’une part pour la vue sur le fjord, mais aussi pour la
réalisation technique et esthétique de la passerelle suspendue dans le vide.
Redescendre
à Aurland par la même route ? Hors de question ! Nous sommes dans
l’impossibilité d’envisager cette idée, encore moins de nous engager sur cette
voie infernale. Le salut nous paraît toujours être devant nous ; mais il
nous faut faire une cinquantaine de kms pour retrouver la vallée de Laerdal
puis refaire le tunnel de 24.5 kms pour revenir à Aurdal ; nous préférons
cette solution plutôt que de refaire les 10 kms que nous venons de faire.
Nous
ne regretterons pas ce long détour ; nous traversons un immense plateau de
landes, de végétation rase, de lacs, qui nous rappelle des paysages d’Islande,
avant de plonger dans la vallée de Laerdal avec moult épingles à cheveux, mais
la route, bien que toujours étroite, n’est pas stressante ; il est vrai
qu’avec ce que nous avons fait à la montée, nous n’avons plus rien à craindre
sans doute.