HAVØYSUND
Nous
ne voulions pas quitter cette région du Grand Nord sans explorer complètement
tous ses recoins qui, par leur situation sur la carte ou par leur nom évocateur
simplement, semblaient nous appeler pour une petite visite ; et nous ne
l’avons pas regretté !
Cap
sur Havøysund, village du 71°, autant dire presque la latitude du cap
Nord ; nous refaisons en partie la route du cap avant de dévier sur la
gauche, sur une route étroite mais très belle, ouvrant sur des horizons infinis
sur la mer, avant d’arriver, au terme, au sommet d’une colline qui domine le
village ; vue sublime de ce port et de ce village longeant le fond de
fjord ; nous sommes saisis par ce spectacle de grande beauté, heureux
d’avoir fait ce choix.
Le
village, assez grand, est sympa, agréable ; personne dans les rues,
pardon, dans la rue, car en général, ces villages n’ont qu’une rue. D’autre
part, tous ces villages du nord de la Norvège se ressemblent un peu, parce
qu’ils ont tous été reconstruits après la deuxième guerre mondiale dont ils ont
eu à souffrir également, la plupart ayant été totalement détruits par l’armée
allemande. De ce fait, ils ont tous le même âge et le même style
d’architecture.
Nous
savons que dans ce village vit une Française Christine qui loue des chambres et appartements ; le hasard
fait que nous la rencontrons devant chez elle, et nous avons le plaisir de
parler longuement avec elle. Elle s’est mariée avec un Suédois, et tous deux
étant tombés aussi amoureux de ce village au cours d’un voyage, ils ont décidé
d’y faire leur vie ; ils s’occupent activement, surtout en saison d’été,
de leurs nombreux appartements et chambres qu’ils louent ; avec un guide
et un pêcheur, ils organisent pour les touristes des sorties en mer. Une vie
bien remplie, avec deux enfants jeunes, quadrilingues. Elle nous confie que
l’hiver est une période bien difficile surtout durant la nuit polaire qui dure
tout de même environ deux mois et demi, de mi-novembre à fin janvier. Nous lui
demandons où l’on peut acheter du bon poisson frais. Elle fait ouvrir à son
pêcheur sa chambre froide et nous remet un beau morceau de cabillaud
congelé ; combien ? C’est cadeau ! Elle nous invite à monter sur
la colline qui domine le village d’un côté, la mer de l’autre, pour y voir
le soleil de minuit, le temps étant
revenu au beau.
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LA MAISON DE CHRISTINE |
Nous
grimpons sur une piste très pentue jusqu’au site dénommé « Artic
View », où un restaurant, fermé depuis un an semble-t-il, offrait à ses
clients une vue inégalable sur l’océan. Heureusement que le camion est assez
puissant pour avaler, mètre par mètre, cette pente redoutable. Et il faut bien
négocier tous les trous de la piste ; mais il est vrai qu’arrivés sur le
plateau terminal, nous avons le souffle coupé par cette vision
extraordinaire ; quasiment du 360° ; nous ne pouvons pas cette fois
rater notre soleil de minuit. En plus, nous avons la chance d’avoir une place,
la seule que pouvait occuper notre grand camion ; sinon, il aurait fallu
trouver un endroit moins bien placé pour assister au « non coucher »
du soleil, voire redescendre au village ; quelle frustration nous avons
évité !
SOLEIL DE MINUIT A HAVØYSUND
Nous
passerons deux « nuits » au sommet de cette colline pour voir enfin
LE soleil de minuit; spectacle extraordinaire
de voir un soleil aussi haut dans le ciel 24h/24h, à minuit comme à 17h chez nous
en plein mois d’août. Une expérience à vivre. Très difficile de le regarder en
face ; un éclat aveuglant, et les yeux en pleurent, voient vite rouge,
bleu, orange, et il faut du temps pour récupérer une vision normale ;
c’est sans doute aussi dangereux pour la focale de l’appareil photos, mais tant
pis, on ne peut pas faire l’impasse, même si les photos ne rendent pas
précisément la vraie impression que nos yeux ont enregistré. Les nuages
défilant au fur et à mesure des heures et des minutes transformaient également
l’éclat pur du soleil en couleurs variées et nuancées, du rose à l’orange en
passant par beaucoup de couleurs intermédiaires ; un spectacle rare et ….
éblouissant dans tous les sens du terme.
Le
plus difficile est d’avoir la volonté d’aller se coucher quand deux ou trois
heures du matin ressemblent à nos quatre ou cinq heures de l’après-midi en
plein été ; on n’en a vraiment pas envie, et pourtant, il faut bien
reposer l’âme et le corps….alors on calfeutre bien les fenêtres de la chambre
pour empêcher le moindre rayon de lumière de pénétrer ; et la fatigue a
tout de même le dessus sur le désir de rester éveillé.
Sous
cette latitude, à cette époque, le soleil ne se lève pas à l’est, ne se couche
pas à l’ouest, ne tombe pas dans la mer ; il tourne autour de vous, comme
un aigle planant dans les airs.
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VU DU CAMPING CAR !!! |
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RESTAURANT FERMÉ ET SEULEMENT 3 PLACES ! |
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11 H |
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MINUIT |
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MINUIT |
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MINUIT ET DEMI |
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1H DU MATIN IL ENTAME SA REMONTÉE |
DEUXIÈME JOUR
Le
lendemain, pour attendre notre deuxième « nuit », nous faisons
une longue balade sur la colline environnante qui domine le village et la
mer ; c’est superbe, et les nombreuses éoliennes qui occupent le site,
modernes moulins à vent, n’enlèvent absolument rien à la beauté du site, bien
au contraire ; elles fonctionnent avec un léger chuintement comme toutes
les éoliennes que nous avons rencontrées en Europe, et ne gênent absolument pas
la tranquillité des lieux, contrairement à ce que veulent laisser croire
beaucoup d’écolos …. sans doute mal informés ou qui n’ont jamais vu d’éoliennes
de très près!
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PERDU AU BOUT DU MONDE ! |
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HAVØYSUND
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MINUIT !!!!
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IMPOSSIBLE DE SE COUCHER !
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Après
ces deux jours sous le soleil midi-minuit, nous redescendons au village où nous
passerons encore deux jours bien sympas, profitant d’une laverie sur le port
pour faire une grande lessive. La laverie est dans un petit chalet en bois qui
sert de salle d’attente pour les passagers du bateau qui fait les liaisons
locales ; le grand confort ! Plusieurs fauteuils, des canapés,
tables, livres, le chauffage à fond alors qu’il ne fait pas froid dehors,
sanitaires impeccables ; très cosy, cocooning à la nordique. Nous sommes
seuls et nous profitons de ce confort inattendu pour faire de la lecture
pendant que les machines tournent ; un bien agréable moment de détente…
jusqu’à ce qu’arrive un couple d’Allemands, sympas, qui engagent la conversation,
mais en Allemand ! On a beau leur dire en Anglais que nous ne comprenons
pas leur langue, le monsieur continue à nous déverser des tonnes de palabres
dans sa langue; il est très gentil, mais nous n’en
pouvons plus de faire semblant de sourire, de suivre son charabia. Après un
très long moment, ils se décident à partir et nous retrouvons enfin le silence, l’apaisement.
Le
lendemain, nous retrouverons ces Allemands, camping caristes également, sur le
port, où ils sont venus se poser comme nous ; alerte générale ! Nous
verrouillons toutes les portes, fenêtres, etc… pour ne pas à avoir à subir une
deuxième attaque. Ouf ! Le monsieur va pêcher ; nous serons
tranquilles un certain temps. Quand il revient de sa pêche, il vient taper à la
porte ; aïe ! Mais voilà qu’il nous présente deux beaux filets de
poisson qu’il veut nous offrir ! Et nous voilà tout penauds, confus,
d’avoir à accepter ce poisson qu’il tient vraiment à nous donner ; nous
regrettons bien de l’avoir mal jugé, mais il est vrai qu’il est tout
de même bien difficile à supporter dans ses démonstrations amicales.
Rappelez-vous bien de ce personnage, car, plus tard, sur notre route,
nous le rencontrerons encore et …. à
suivre!
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LE PORT D'HAVØYSUND ET SA LAVERIE |
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LA LAVERIE |
ET SUR LA ROUTE NOUS RENCONTRONS ENCORE DES .......... RENNES!
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ATTENTION AUX RENNES !
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