Après une bonne nuit à Hålland,
nous allons faire ce soir étape à Forsand, un petit port à l’embouchure du
Lysefjord (le fjord de la lumière en norvégien); nous sommes toujours
seuls, au bord de l’eau, bien tranquilles ; c’est vendredi soir, nous
allons pouvoir prendre le ferry, la dernière navette entre Forsand et Lysebotn,
le village au fond du fjord, long d’une
quarantaine de kms.
Le ferry fait plusieurs haltes
pour descendre ou prendre des passagers autochtones ; c’est souvent
incroyable de voir le ferry accoster un minuscule embarcadère de quelques m2
d’où part une non moins minuscule route qui permet d’accéder aux deux ou trois
maisons ancrées au-dessus du « port »; peut-on parler de port
lorsque trois ou quatre bateaux seulement sont enkystés derrière une petite
digue de pierres ?
Le bateau fait plusieurs traversées, tantôt à droite, tantôt à gauche, au fur et à mesure qu’il progresse vers le fond du fjord.
Ailleurs, autre surprise;
deux jeunes couples avec deux jeunes enfants dont un sur le dos, accompagnés de quatre
personnes chargées de sacs à dos, planches de bois et outils en main,
débarquent sur une petite plate forme de
6 m2 environ ; mais nous sommes sidérés de voir cette expédition prendre
pied sur ce morceau de béton alors que devant eux il n’y a qu’une muraille
verticale infranchissable, pas de chemin en vue. Ils ne sont pas descendus là
pour y camper. Ils ont bien l’intention de bricoler ce week-end, mais où ?
Dans la falaise, à une bonne cinquantaine de mètres au-dessus d’eux, on voit un
beau chalet type norvégien ; serait-ce leur but ? Mais où vont-ils
passer ? Pendant que le bateau s’éloigne, on voit le groupe s’organiser et
monter dans ce mur vertical, sans doute dans une faille du rocher invisible à
l’œil nu. Cela paraît irréel, et pourtant le bateau a bien accosté au pied de
ce mur et laissé un groupe d’hommes comme sur une île déserte ; bravo le
service public ! Bravo pour ces gens qui ne reculent devant aucune
difficulté pour passer un bon week-end perdus en pleine nature.
CHERCHEZ LE CHALET DANS LA MONTAGNE ! |
Au cours du trajet, Françoise
voit à trois reprises une forme noire évoluer dans l’eau ; difficile à
distinguer, mais il s’agit certainement de phoques dont la présence est
signalée dans ce fjord.
LA PREIKESTOLEN
L’objectif majeur de cette
traversée du fjord était tout de même de voir deux curiosités naturelles très
connues en Norvège et même dans le monde : Preikestolen (la Chaire) et le
Kjeragbolten.
Preteskolen, en premier lieu, la
plus célèbre, se détache nettement de la falaise, à plus de 600 m de hauteur,
avançant dans le vide comme un tremplin sur le fjord.
Pour nous, c’est un plaisir de
revoir ce site sous un autre aspect que celui que nous avions découvert en 2003,
en grimpant sur le sommet même, après une balade de deux heures (sur l’autre
versant, rassurez-vous) ; nous étions arrivés sur une grande plate forme
de pierre absolument plate et lisse ; pas question de s’approcher du bord
qui ne possède aucun garde-fou, et il faut être fou d’ailleurs pour le
faire ; mais il y a tout de même pas mal de fous qui le font et qui vous
donnent la nausée rien que de les voir, si courageux ou si inconscients ;
nous avions cependant réussi à nous mettre à plat ventre et à ramper jusqu’au
bord de l’abîme ; 604 m de vide ! Brrrrrr !!!
Alors, il est vrai que la
Prekestolen vue d’en bas est beaucoup moins sensationnelle, et nous sommes
presque déçus, seulement contents de la revoir pour les souvenirs qu’elle nous
suggère.
LE KJERAGBOLTEN
La deuxième extravagance, nous
la trouverons presque au fond du fjord, au sommet d’une falaise, le Kjerag ;
elle fait l’objet de la photo à sensation publiée dans tous les magazines et
guides touristiques de Norvège ; dans une brèche étroite, un rocher, ou
énorme caillou, est encastré à trois mètres environ au-dessous de chacun des
deux sommets voisins ; c’est le fameux Kjeragbolten. Et sur cette pierre,
au-dessus du vide, à plusieurs centaines de mètres au-dessus du fjord, on voit
des gens ! En voyant les photos des publicités on pouvait penser à un
trucage d’autant qu’on y voyait deux cyclistes, avec leur vélo ! regarder
sereinement le fjord comme s’ils étaient sur un trottoir de ville. Nous ne
pouvons pas dire ce que faisaient les gens que nous avons vus nous mêmes,
compte tenu de la grande distance nous séparant d’eux, mais nous pouvons
confirmer qu’ils y étaient. Faut-il vraiment dire bravo à ces intrépides ? De
toute façon, le site est une BaseJump d’où s’envolent les fanas de cette
discipline, mais c’est une autre façon de voir les choses, car eux, sont censés
être expérimentés et conscients de ce qu’ils font, à la différence des
touristes qui se prennent pour des Superman. A la Prekestolen, il y a eu beaucoup
d’accidents, mortels évidemment, et les sauts en parachute ou autres appareils
volants ont été interdits par les autorités.
LE KJERAGBOLTEN VU D'EN HAUT !!!!! ..... VERTIGINEUX S'ABSTENIR ! |
La fin du voyage, c’est le port
de Lysebotn, au fond du fjord ; le temps de débarquer des passagers et de
prendre en charge de nouveaux usagers, nous refaisons le même trajet au retour.
FORSAND
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire