C’est
la deuxième fois que nous venons à Flåm ; cette fois, nous avons
l’intention d’y rester plus longtemps pour faire la montée en train à Myrdal.
Nous sommes installés sur le parking du supermarché COOP; Nous sommes seuls pour le moment, au bord d’un tapis vert de gazon et d’une rivière; c’est assez sympa et tranquille ; nous sommes désormais hors saison, et les parkings sont presque vides de camping cars.
L’attraction
de Flåm est sans conteste le train – Flåm-Bergen -- qui grimpe jusqu’à la gare
de Myrdal, un village situé à 866 m d’altitude, gare où le voyageur change de
train pour rejoindre Bergen. L’originalité de ce train avant tout touristique
est de gravir et descendre une côte à 5.5% sur
80% de son trajet, record du monde, la sécurité des voyageurs étant
garantie, paraît-il, par cinq systèmes différents et indépendants de freinage :
on n’a pas le choix, sinon de ne pas le prendre, alors on veut bien le croire.
Il a
fallu presque 20 ans pour construire cette voie, de 1923 à 1940 ; 20
tunnels presque tous creusés à la
main ; pour éviter les éboulements, il a fallu traverser la rivière trois
fois, mais au lieu de construire des ponts, on a creusé des tunnels sous la
voie ferrée pour y détourner la rivière. Un travail fantastique.
Nous
prenons ce train la matin à 8h35 ; il entraine ses six wagons sur 20 kms
de rails, en prenant son temps ; il s’arrête même un petit quart d’heure
devant la cascade de Kjosfossen, haute de 93 m, pour que les touristes aient le
temps de prendre leur photo.
De
Myrdal, gare d’arrivée, en haut de la vallée, nous descendons sur Flåm à 21
kms ; certains enfourchent leur vélo pour faire la descente à Flåm, pour
nous ce sera à pied ; les premiers kms se font sur une piste caillouteuse
peu confortable et assez pentue, puis le reste de la balade sur une petite
route qui serpente le long d’une belle rivière ; la vallée s’inscrit dans
un cadre de montagnes élevées et sauvages, des cascades sillonnent ses pentes;
la rivière, par endroits, offrent des rapides ou de petites cascades superbes
et une eau d’un beau vert « menthe à l’eau ».
Nous
ferons cette balade dans la solitude, personne n’ayant fait à pied la totalité
du parcours comme nous.
TUNNELS |
A
quelques kms de Flåm, dans un petit hameau, nous visitons une petite église
sympa où nous laissons notre trace sur le livre d’or, comme cela se fait
souvent dans les églises de Norvège.
Un peu
plus loin, nous découvrons quelque chose d’insolite ; au détour d’un
méandre de la rivière, formant un petit lac, deux rochers sont équipés de mini
passerelles pour les pêcheurs ; nous ne sommes pas seuls à prendre des
photos.
Un
couple de cyclistes qui viennent aussi de Myrdal nous interpelle en français :
« c’est vous qui êtes des Alpes de Haute Provence ? » ;
nous sommes évidemment ébahis, mais, présentations faites, nous retrouvons le
couple de Français que nous avions rencontrés à Sortland aux Vesterålen. Ils
sont passés après nous à la petite église, et ils ont été surpris de voir que
des Français étaient dans les parages (chose rare ici). Nous parlons un grand
moment, puis nous nous donnons rendez-vous à notre campement à Flåm pour
échanger encore plus longuement nos informations.
Nous
retrouvons avec soulagement notre maison sur le parking du supermarché
COOP ; nous sommes seuls pour le moment, installés au bord d’un tapis vert
de gazon et d’une rivière, et c’est assez sympa et tranquille ; nous
sommes désormais hors saison, et les parkings sont presque vides de camping
cars.
Nous
passerons avec Linda et Marc une longue soirée ensemble, à échanger souvenirs et informations, à
mieux nous connaître ; ce sont de grands voyageurs, de vrais aventuriers,
des montagnards et alpinistes confirmés, de grande expérience, et nous sommes
admiratifs de tout ce qu’ils ont fait et peuvent faire ; en même temps,
nous sommes conquis par leur simplicité, leur modestie, leur gentillesse. Nous
sommes très heureux d’avoir fait leur connaissance et de pouvoir garder contact
avec eux.
FLÅM
Au matin, Françoise me demande si on avait vu la veille ce grand immeuble derrière nous, qui domine tous les bâtiments alentour. Un immeuble? Que non, un bateau plutôt; et quel bateau! On se retrouve surpris comme à Åndalnes.
315m de long, 37m de haut, 15 ponts, 2852 passagers et 1271 membres d'équipage !!!!! |
Un bateau part ........ d'autres arrivent !!!!
QU'IL EST GRAND CE BATEAU ! ............... MAIS EN REALITÉ , UNE BARQUE...... |
....... PAR RAPPORT A CELUI-LÀ ! |
En effet, chaque jour, des bateaux de croisière, pour
certains aussi grands, sinon plus grands que les plus grands immeubles que l’on
connaisse, se vident de quelques milliers de touristes, souvent en majorité
asiatiques, qui envahissent les quelques boutiques de souvenirs, puis font sans
arrêt leurs pas perdus sur les quais pendant des heures ; certains montent dans les petits
bateaux-safaris qui leur font faire « quatre petits tours et puis s’en
vont ».
On a
beau ne pas aimer ce type de bateaux, surtout lorsqu’ils accostent dans des
sites remarquables, mais il faut aussi reconnaître que nous ne pouvons pas
rester indifférents à ce spectacle.
A
propos de spectacle, nous assistons même à un défilé aussi curieux que
grotesque ; celui de milliers de touristes débarquant en procession, munis
de leur gilet de sauvetage, encadrés par les membres d’équipage, formant une
chenille de plusieurs centaines de mètres ; cette promenade imposée ne
semble pas logiquement destinée à tester les exercices d’évacuation et de
sauvetage ; alors, le but de cette
expédition ? Mystère !
Nous
resterons encore deux jours à Flåm pour nous reposer et mettre à jour blog et
photos, courrier....Le dernier jour, nous sommes un tantinet agacés par la
présence d’un camping car belge qui vient se coller à nous ; le terme
coller n’est pas trop exagéré, car il se place à un mètre à peine de nous, tout
juste de quoi ouvrir la porte, alors que les parkings sont vides. Aurait-il besoin
de notre protection ?
Nous
pensons partir de Flåm le lendemain, mais notre départ va être brusquement
anticipé ; en effet, à 22h, un coup violent sur la porte nous surprend et
une voix bien peu agréable nous dit qu’il est interdit de camper sur cette
place (alors qu’on nous a laissé tranquilles pendant trois nuits déjà) et qu’il
faut partir sans délai ; nous tentons de négocier une nuit de plus, sans
succès auprès de cette brute qui ne veut rien entendre ; ce n’est pas la
police manifestement, mais plutôt vraisemblablement le patron mécontent d’un
camping voisin ; pour ne pas s’exposer à des représailles éventuelles de
la part de cet énergumène, nous préférons abandonner les questions de droit au
profit d’une retraite plus calme. Peut-être avons été victimes de l’arrivée du
camping car belge, jugée insupportable par ce monsieur ?
Nous
voilà repartis en pleine nuit pour trouver notre refuge ; heureusement,
nous avions précédemment repéré une place à Aurland, à une dizaine de
kms ; la place est libre et nous finirons tranquillement notre nuit.
HÅLLAND
Notre
but étant de nous rapprocher de la sortie de Norvège, nous allons direction
Stavanger en empruntant, après Voss, la route 550 qui longe la rive gauche du Søfjorden ;
encore une route étroite et pas mal de tunnels, dont un avec un super rond-point. Le panorama est
magnifique, avec des vues sur des glaciers coiffant les montagnes environnantes.
LE ROND-POINT |
Au
bout de ce fjord, nous arrivons aux petites villes de Tyssdal et Odda, villes
industrielles qui n’ont rien de charmantes au premier coup d’œil, mais
peut-être faut-il les fréquenter un peu plus longtemps pour déceler leur
intérêt.
Après
ces deux villes, nous continuons sur la 13 ; nombreux tunnels,
encore !! Nous ne manquerons pas de nous arrêter devant les Låtefossen,
deux impressionnantes chutes d’eau en bord de route, et d’autres encore plus
loin.
Après
Røldal, nous nous engageons dans la vallée du Suldal pour rejoindre Sand où
nous espérons pouvoir coucher sur le port. On dit que cette région est le
verger de la Norvège ; les pentes plus douces sont couvertes d’arbres fruitiers et de
prairies ; on imagine volontiers le magnifique spectacle de cette vallée
au printemps lorsque tous ces arbres sont en fleurs. Sur la route, les étals de
fruits se succèdent : pommes, poires, prunes... Là encore, personne n’est
présent à l’étal ni même a priori à proximité ; on se sert, on paye et on
prend sa monnaie dans la petite boite ou cassette à la disposition du public
sur l’étal ; nous ferons deux ou trois arrêts pour nous servir ainsi (de
fruits, pas de l’argent de la cassette, voyons !!). Les pommes sont
délicieuses ; comme les fraises et les framboises que nous avons déjà
goûtées, les fruits ont encore la saveur de nos fruits d’il y a bien longtemps
chez nous.
Arrivés
à Sand, nous nous installons sur le port, à côté de l’embarcadère du
ferry ; par malchance, nous nous apercevons bientôt que le ferry
fonctionne encore malgré l’heure tardive, à la nuit tombée. A sa deuxième
rotation, vingt minutes plus tard, il revient se positionner devant nous, mais
comme il n’y a pas de voiture en attente, nous pensons qu’il va stationner là
pour la nuit ; mais les moteurs tournent toujours alors qu’il n’y a
personne en vue sur le bateau ; nous allons vérifier les horaires et nous
constatons qu’il va reprendre son activité dans une heure, et ce jusqu’à
minuit. Il est 22h ; nous décidons alors de décamper aussitôt pour trouver
plus avant un coin plus tranquille.
Nous
le trouverons longtemps après, après beaucoup de kms encore, dans un tout petit
port, à Hålland (prononcer Hollande, tranquille, non ?).
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