LA CHASSE AUX AURORES BORÉALES
La
réalisation d’un rêve
Cet
été nous avons exploré la Norvège pendant trois mois en camping car dont près
de deux mois au-dessus du cercle polaire ; nous avons particulièrement
aimé la région du Finnmark, la Laponie norvégienne, l’intérieur des terres
comme le littoral, que nous avons bien explorée.
Nous
avons profité pendant un mois et demi du soleil de minuit, expérience unique ;
il nous restait alors encore une envie à satisfaire : voir l’autre visage
de la Norvège, en hiver, et surtout voir le spectacle magique des aurores
boréales.
Pour
réaliser ce rêve, plusieurs options pouvaient être envisagées ; soit
revenir en camping car, mais cela supposait un équipement spécial, beaucoup de
kms encore à avaler, un savoir faire particulier pour le pilotage sur routes
bien enneigées ou verglacées, le problème du ravitaillement en eau, et aussi
beaucoup de fatigue ; une autre solution était de venir en avion aussi
près que possible des zones polaires, de louer une voiture et un appartement.
Nous
opterons finalement pour la solution HURTIGRUTEN ; un autre rêve qui nous
titillait depuis cet été ! En effet, en longeant la côte, nous apercevions
chaque jour le beau bateau rouge et blanc de la mythique ligne qui relie Bergen
à Kirkenes près de la frontière russe. Nous nous étions alors promis de prendre
un jour l’un de ces bateaux pour découvrir la Norvège d’une autre façon.
La
décision de réaliser ce voyage qui nous tenait tant à cœur a été prise en
quelques jours seulement, dans la première semaine de février, après
contact avec la Cie HURTIGRUTEN, et par le fait qu’il restait une cabine
disponible pour la semaine qui nous intéressait.
Alors,
en route pour le Grand Nord !!!!
Qu’est-ce
que l’HURTIGRUTEN ?
Compte
tenu de sa géographie et de son climat, la Norvège du Nord n’avait pratiquement
aucune liaison routière au XIX° et son littoral, très déchiqueté, avec des milliers
d’îles, paraissait trop inhospitalier et dangereux pour que des liaisons
maritimes régulières et sures puissent être envisagées, notamment en hiver.
Mais
en 1891, le gouvernement lance un projet de liaison maritime entre Trondheim,
la troisième ville de Norvège, et Hammerfest, la ville la plus septentrionale
du pays, donc d’Europe ; toutes les compagnies maritimes déclinent
l’offre, mais un capitaine de marine marchande, Richard WITH, relève le défi ; deux ans plus tard, en
1893, son bateau, le « Vesterålen », réalise l’exploit et va ouvrir
la voie à ce qui va devenir une institution nationale par excellence, le plus
beau fleuron du Patrimoine National norvégien : le service public de
l’« Express côtier », ou HURTIGRUTEN en norvégien, qui reliera très
vite Bergen à Kirkenes, désenclavant et libérant toutes les populations vivant
sous ces latitudes polaires.
En
fait, on découvre alors l’influence du Gulf Stream dont la douceur permet de
maintenir hors gel toute la côte norvégienne jusqu’au Cap Nord et au-delà, et
de rentrer toute l’année dans tous les ports, phénomène surprenant quand on
sait que nous sommes à la même latitude que la Sibérie.
Aujourd’hui,
HURTIGRUTEN dispose d‘une flotte de 11 navires assurant la liaison quotidienne
entre Bergen et Kirkenes et de deux navires plus petits adaptés aux découvertes
des régions polaires : Groenland, Spitzberg et Antarctique.
ARRIVÉE A BERGEN
Départ
le 13 février de Marignane pour Bergen avec escale à Amsterdam. Arrivée vers
16h30 à Bergen, sous la pluie comme prévu puisque c’est, dit-on, la ville la
plus arrosée de Norvège. Première déception : découvrir le même paysage que nous avions vu en septembre ; nous attendions une vue de carte postale avec beaucoup de neige, transformant l’image que nous avions de Bergen et de sa région. Pas du tout, hélas !
Une navette nous amène directement au bateau où nous
procédons aux incontournables opérations d’enregistrement et aux séances
d’information sur la sécurité à bord avant de découvrir notre cabine qui sera
notre appartement pendant une douzaine de jours. Nous rejoignons un groupe
d’une soixantaine de Français qui a fait le voyage depuis Paris et Sabine qui
sera notre accompagnatrice bienvenue pour nous faciliter la vie à bord
puisqu’elle parle norvégien, anglais et......français !
ARRIVÉE SUR BERGEN |
La croisière
Le bateau appareille à 22h30 ; nous n’aurons pas le temps de divaguer dans la ville et de ruminer notre déception. Découverte de la cabine, puis du bateau, avant d’aller nous installer au restaurant.
Le « POLARLYS », construit en 1996, dont le nom signifie « lumière polaire » (le bien nommé, espérons-nous !), est un beau navire de 123 m de long, élégant, aux boiseries acajou, décoré de laiton poli et d’œuvres d’art contemporain norvégien, qui nous donne tout de suite une très bonne impression de confort, de convivialité, d’espace lumineux, d’agréable bien être ; bref, nous sommes conquis. La cabine est assez spacieuse et confortable ; la fenêtre donne sur le pont 5 et sur la mer : parfait.
Nous découvrons avec satisfaction et grand appétit deux superbes salles à manger où se prennent les petits déjeuners et déjeuners sous forme de buffet, places libres, et les diners à table réservée avec un menu (entrée, plat, dessert) de grande qualité élaboré toujours avec des produits locaux. Profitant de ses nombreuses escales, le chef n’a aucun problème pour la fraicheur et le choix de ses produits.
Tout au long de ce voyage, nous n‘aurons aucun reproche à formuler en ce qui concerne les repas ; grande variété et qualité des plats présentés, un service très sympathique et irréprochable, une organisation sans faille.
Cabine 507
SUIVEZ LE GUIDE ! |
Quelques salons
La salle à manger
LES BUFFETS DU PETIT DÉJEUNER |
PETIT DÉJEUNER |
SABINE, notre guide |
PETIT DÉJEUNER |
PLATS CHAUDS DU PETIT DÉJEUNER |
Avant le rush, surtout bien tenir la table !! |
ÅLESUND
Notre
bateau entame donc un parcours de 5 400 kms aller-retour entre Bergen et
Kirkenes, sans autres interruptions que les escales dans les 34 ports où il
décharge et charge matériel, marchandises, véhicules et passagers, nuit et
jour, ces escales durant un quart d’heure ou trois heures selon l’importance du
port et donc du trafic.
Notre
première escale à nous, ce sera Ålesund (prononcer Olesund) entre 12h et
15h ; le bateau aura déjà fait dans la nuit au moins quatre escales.
Ålesund
(« le chenal de l’anguille ») est une ville bien particulière en
Norvège, bâtie sur un archipel de nombreuses îles reliées par des ponts. Elle a un cachet spécifique qui la distingue des autres villes
norvégiennes ; en effet, la ville fut ravagée le 23 septembre 1904 par une
tempête d’une rare violence et par l’incendie qui en a résulté ; plus de
10 000 personnes se sont retrouvées sans abri. La solidarité internationale a
permis de secourir rapidement cette population durement éprouvée et de
reconstruire en trois ans la ville ; le plus généreux donateur sera
l’empereur d’Allemagne Guillaume II, ce qui explique d’une part le caractère
bien germanique des édifices reconstruits et d’autre part, la prédominance de
l’Art Nouveau très en vogue à cette époque, Guillaume II en étant un très
fervent adepte.
Place de la Pharmacie |
Place de la Pharmacie: le pêcheur. |
Place de la Pharmacie: il est frais mon poisson ! |
C'est la période de pêche |
MOLDE
Etape suivante à 17h45 pour 3/4h de relâche; il fait déjà nuit, et l'arrivée sur le port est très belle, car la ville est bâtie en gradin sur la colline, et comme en Norvège, en hiver, le besoin de lumière est vital apparemment, l'éclairage très étendu et très dense, tant privé que public, crée un spectacle extraordinaire; on observera souvent en Norvège que les maisons ont toutes leurs pièces éclairées, y compris sans doute celles qui ne sont pas occupées, chose facile à vérifier puisqu'aucune fenêtre n'a de volets dans les pays nordiques.
Ville de 25 000 habitants, elle n'a pas de cachet particulier, dit-on, mais elle est célèbre pour ses roses et son festival de jazz, et au moins deux réalisations architecturales particulièrement réussies: le stade Aker et l'hôtel RICA avec sa structure en forme de voile.
L'hôtel RICA et sa voile au premier plan. |
TRONDHEIM
Escale à 6h dans la troisième ville de Norvège (175 000 habitants) jusqu'à 12h. Nous n'avons pas sacrifié le petit déjeuner; aussi, nous débarquons à 9h seulement pour visiter la ville; en fait, nous connaissons déjà assez bien Trondheim que nous avions investie en août, mais cette fois, nous aurons sans doute une autre approche, car depuis le bateau nous découvrons enfin un pays sous la neige; les rues voisines du port sont blanches ou gelées et nous promettent de belles surprises.
Nous allons vite apprécier nos crampons en parcourant les rues, notamment celles qui grimpent ou dévalent de la colline au sommet de laquelle la forteresse de Kristiansten surveille la ville et le port.
La Nidelva bordée d'anciens entrepôts en bois aujourd'hui réhabilités. |
Autre vue de la Nidelva |
Les entrepôts bâtis sur pilotis |
Quelques rues, des maisons en bois.... désertes; quel contraste avec l'été! |
La forteresse Kristiansten |
La forteresse |
Vue du centre ville depuis la forteresse |
Les voitures sont toutes équipées de pneus à clous |
A gauche, on aperçoit le Vieux Pont, aujourd'hui inaccessible et invisible pour cause de travaux; en été, il est superbe et supporte une foule énorme.
Nous sommes fort heureusement cloutés comme les voitures ! |
NIDAROS, la cathédrale, façade nord |
NIDAROS, façade ouest |
Ah, tout de même ! Une Norvégienne dans la rue! A part les voitures qui circulent, on ne rencontre pas beaucoup de piétons en ville : prudents ou frileux ?
Place du Marché et statue de OLAV TRYGGVASON, le Viking converti au christianisme qui fonda Trondheim en 997.
OLAV TRYGGVASON |
La résidence royale, apparemment peu utilisée, sauf par quelques touristes peut-être pleins d'illusions!
Eh oui ! Les Norvégiens ont quelques années d'avance sur nous !! |
Brave pêcheur |
Les armes de la ville : la justice royale à droite, l'évêque à gauche, les deux pouvoirs, spirituel et temporel, s'affrontent ou se soutiennent ?
Le phare octogonal de Kjeungskjær, considéré comme le plus beau de Norvège |
ATTENTION ! PASSAGE ETROIT ! |
OUF ! C'EST PASSÉ ! |
ATTENTION ! IL FAUT BIEN VISER ! |
Parc à saumons, pour le plus grand bonheur de la Norvège et de.....nos hypermarchés. |
1 commentaire:
Merci de me faire profiter. Quel beau voyage. Bises Yvette
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