dimanche 21 septembre 2014

2014 09 21 DANEMARK 4 : RIBE - MANDØ


RIBE

Nous pensions traverser le Danemark en trois ou quatre jours au plus, et bien non ! Ribe a contrarié notre plan en nous emprisonnant dans son charme depuis près d’une semaine. Nous étions avertis pourtant ; les guides nous la décrivaient comme un écrin de toute beauté, une île cernée par les rivières et les champs, en retrait de la mer du Nord. Pas suffisant pour éviter le piège. Dés le premier contact nous serons conquis.

Nous arrivons après 20 h à Ribe, nuit tombante, sur un grand parking réservé aux camping cars, avec sanitaires, où Odette et Yves nous attendent encore une fois ; nous nous sommes appelés dans la journée et ils nous ont donné les coordonnées de cet emplacement. Encore un bon moment ensemble avant que chacun ne reprenne sa propre route, mais il n’est pas exclu que l’on se retrouve un jour quelque part sur la côte de la Baltique.

Ribe est la ville la plus ancienne et la mieux conservée du pays, une ville médiévale aux maisons basses aux colombages, aux couleurs gaies, jaunes, blanches, vertes, roses, ponctuées ici et là de roses, aux rues tortueuses pavées.













La rue principale, très longue, est très animée tout le jour, ce qui nous change des villes norvégiennes, avec une succession ininterrompue de commerces, de bars, de restaurants, d’hôtels.... une vraie vie.





La cathédrale, beau et grand bâtiment de briques grises et rouges, de style principalement roman, possède trois nefs, une chaire Renaissance en bois sculpté polychrome, des fonts baptismaux gothiques, des sculptures de formes humaines soutiennent des colonnes peintes, des stalles sculptées dont les accoudoirs représentent des têtes de chien, et jurant avec tout cet ensemble classique et traditionnel, derrière l’autel, une série de céramiques modernes au ton vif,  couleurs gaies et vives, dont on ne devine pas le sens, mais qui malgré tout sont assez jolies.















246 marches nous amènent au sommet de la tour d’où nous avons une vue à 360° sur la ville et la campagne environnante.











Au cours de notre balade, nous verrons aussi l’église Ste Catherine, très sobre, et son petit cloitre en brique rouge à deux niveaux.








Le soir nous ferons  une sortie en vélo qui nous amènera jusqu'à la mer du Nord.






Le soir nous sommes surpris de voir autant de gens attablés sur les terrasses de bars et restaurants, sur les places et dans la rue principale ; en Norvège, à partir de 16 h, c’est le couvre-feu, le désert, plus personne dans les rues ; ici, c’est tout le contraire, c’est vivant et cela fait du bien aussi ; bon, ce n’est pas l’Espagne non plus, faut pas exagérer !

En ce moment, il y a encore beaucoup de touristes ici, à notre grand étonnement, et justement, le soir, vers 22 h, nous voyons un groupe plus ou moins important de touristes accompagnant le veilleur de nuit muni d’une masse d’armes et de sa lanterne, guide local qui les fait déambuler dans les rues sombres et qui leur explique en anglais  l’histoire et les histoires de Ribe, de ses demeures et monuments. Original, mais intéressant. Nous ne nous joignons pas au groupe, avec regrets, car l’exposé est en anglais ; notre ignorance nous exclut de la culture. 


ÎLE DE MANDØ

Le lendemain, nous partons en expédition en vélo ; en fait, une balade qui nous fera découvrir en 47 kms aller-retour l’île voisine de Mandø.


D’abord, une approche de la côte sur une douzaine de kms , sur piste cyclable puis sur route.




Ensuite, 7 kms de traversée jusqu’à l’île sur un tombolo submersible ; il faut donc veiller aux heures de marée pour ne pas être pris au piège ; là, le plaisir cède à l’effort, à la fatigue, à la peur de la chute, car nous roulons sur une piste plutôt bien caillouteuse.




Nous aurions pu opter pour la solution du char à tracteur, le tracto-bus, qui assure le passage aux touristes, mais nous voulions avant tout « faire notre sport », d’autant que le temps est très beau.


Tout autour de nous, à marée basse, c’est un immense estran de plusieurs kms envahi par les moutons. 



L’île est absolument ronde et plate, ceinturée tout au long de ses 10 kms de périphérie par une haute digue censée la protéger de la mer. C’est une immense prairie où paissent de nombreux ovins et bovins de toutes espèces. Une cinquantaine de personnes y vivent en permanence, agriculteurs pour la plupart. Dans le village constitué de quelques maisons jolies et bien entretenues dominées par un moulin à vent sur la dune, nous rencontrons un jeune homme à qui nous demandons notre chemin ; très sympa et avenant, il nous dit quelques mots en français, puis, se sentant peut-être un peu court dans ce domaine comme nous en anglais, il court chercher son père qui effectivement parle relativement bien le français ; c’est fou le nombre de Danois qui parlent notre langue ou essaient de s’en rappeler. En fait, le français était étudié au collège comme l’anglais et l’allemand ; ce n’est plus le cas maintenant, semble-t-il. Mais tous les Danois qui parlent et comprennent le français nous disent beaucoup aimer notre langue pour sa sonorité, sa musicalité. Ils n’ont sans doute jamais entendu chanter l’italien !







A la pause casse-croute, à l’abri de la digue, face à la mer, nous sommes des princes ; tout à coup, devant nous, le cri strident et bizarre d’un oiseau nous fait sursauter. Quand nous refaisons nos sacs pour repartir, nous faisons détaler un beau lièvre gité à nos pieds sous les herbes folles. On le suit des yeux un moment, comprenant que le cri bizarre n’était pas d’un oiseau, mais bien du lièvre. Séquence émotion.


Nous faisons donc le tour de l’île sur une petite route bien goudronnée, à l’abri du vent sous la digue ; mais on ne voit rien ; alors de temps à autre nous faisons une grimpette sur la dune et nous découvrons toujours ces beaux paysages de mer ; qu’elle soit pleine ou à marée basse, la mer offre toujours un tableau sublime de couleurs, de lumières, de mouvements ; on aimerait bien avoir le talent d’un peintre pour exprimer toutes les impressions que l’on ressent à la lecture de ces paysages.







Après avoir fait le tour de l’île, nous retrouvons le tombolo et ...le vent contraire ; un bon vent qui freine pas mal et nous avons l’impression de grimper une belle côte ; pour une première balade, c’est assez difficile, mais nous rentrerons « à la maison » sans lever le derrière de la selle. Fatigués mais heureux de cette belle journée.





Nous ferons une autre balade en vélo, côté terre cette fois, dans la campagne ; une belle campagne de champs de maïs et de prairies bien grasses qui nourrissent beaucoup de vaches et de moutons ; beaucoup de bois aussi, et au milieu de toute cette verdure, des maisons grandes et coquettes, isolées, le tout formant un tableau bien bucolique.

Le soir, nous avons pris l’habitude d’aller sur la grande place, celle de la cathédrale, où bars et restaurants étalent leurs tables, pour profiter d’un wifi correct qui nous permet enfin de nous connecter. Un soir, alors que la patronne nous apporte notre note, un homme s’approche de nous et nous salue en français ; c’est le patron du bar qui vient chercher son épouse, car elle a fini son service ; il nous apprend qu’ils ont une maison en Provence, sous le Ventoux, et qu’ils vont régulièrement en France. Encore un clin d’œil ; décidément, la France semble si proche du Danemark.

Nous avons remarqué dans les supermarchés des rayons bien fournis en vins de toutes origines, de bons vins, dont pas mal de vins français de qualité, et aussi des fromages français : camembert, gruyère, bleus.... on a beau jeu de critiquer la stratégie commerciale des hypers, il n’empêche que cela nous fait du bien de voir enfin autant d’étalages, et tant pis pour l’hypocrisie du politiquement correct.

Aucun commentaire: