vendredi 8 août 2014

2014 08 07-08 NORVÈGE 26 - LOM


Après Geiranger nous arrivons à Lom où nous stationnons sur le grand parking devant la Stavkirke, « l’église en bois debout », belle et imposante, une des plus anciennes de Norvège, puisqu’elle date de 1150.






LES STAVKIRKE



C’est la deuxième Stavkirke que nous voyons sur notre parcours ; qu’est-ce qu’une « église en bois debout » ? Stavkirke : mot à mot, « kirke » = église, et « stav » = poteau.

La construction de l’église, entièrement en bois, consiste à positionner verticalement des poteaux qui vont constituer l’ossature de l’édifice, d’où l’origine du nom « d’église en bois debout », les murs étant également constitués de planches posées verticalement entre les poteaux, par opposition aux « églises en bois couché » qui seront construites quelques siècles plus tard avec des rondins de bois disposés horizontalement.

Dans un premier temps, ces poteaux étaient fichés en terre, mais la durée de vie de ces poteaux, et donc des églises, était limitée à une centaine d’années au mieux ; on a vite pallié ce défaut en construisant l’église sur un soubassement de pierres qui assurait l’isolation et la ventilation de la construction ; les poteaux étaient dressés sur ce lit de pierres, maintenus droits et solidifiés par un ingénieux système de contreforts en bois. Tout l’ensemble était maintenu, renforcé, rigidifié, par utilisation de milliers de pièces taillées à l’avance et positionnées sans aucun clou.

Ainsi, sur un millier de stavkirkes présumées élevées en Norvège au Moyen-Âge, il en reste aujourd’hui 28 en bon état après 900 ans de résistance aux aléas du temps ; la disparition des autres est due principalement à la Peste Noire qui, au XIV° a décimé la population ; ces églises ont donc été abandonnées pendant plusieurs siècles et n’ont pas résisté aux outrages du temps faute d’entretien.

Aujourd’hui, ces stavkirkes font partie du Patrimoine National et même Mondial pour celle d’Urnes, la plus ancienne. La plupart sont des (éco)musées, d’autres servent encore d’églises paroissiales.

Pour expliquer l’état de bonne conservation de ces bois, il faut savoir que les charpentiers de l’époque n’utilisaient que du bois vraiment sec ; pour cela, on faisait sécher les pins sur pied pendant une quinzaine d’années au moins, en les étêtant et émondant ; ce procédé avait la propriété de faire remonter la résine du pin à la surface, ce qui durcissait le bois et le protégeait ; ensuite, le bois était coupé et laissé tranquille, à l’abri, pendant une bonne quinzaine d’années encore, avant d’être utilisé. Comme pour toutes nos églises et cathédrales médiévales, les bâtisseurs de ces merveilles d’architecture savaient prendre le temps de bien faire les choses, et la plupart ne voyaient pas le résultat de leur travail et de leur génie. Ils travaillaient pour les générations futures et nous en profitons bien heureusement.

Il existe différentes sortes de stavkirkes ; le type le plus répandu au Moyen-Âge semble être celui du modèle le plus simple : une nef plus large, un chœur plus étroit ; aujourd’hui, le type le plus répandu est celui des nefs surélevées ; d’autres ont un poteau central ; plus limité à une région spécifique, celui des églises à grande nef et soutenues par des poteaux obliques à l’extérieur comme on l’a vu à Kvernes.

Souvent, ces églises ont une galerie extérieure qui avaient pour finalité de protéger les fidèles du mauvais temps ; ils arrivaient quelquefois d’assez loin, et ils trouvaient donc là un abri pour passer la nuit en attendant les offices.

Quoi qu’il en soit, ces églises médiévales « en bois debout » font l’admiration de tout le monde, et surtout des architectes du monde entier ; nous aurons l’occasion de vous en présenter de toutes sortes au long de notre périple.


LA STAVKIRKE  DE LOM


La stavkirke est située « en ville » (et non à l’extérieur du bourg comme c’est souvent le cas pour les autres ), à un carrefour de routes très touristiques, la 15 et la 55,  qui desservent des vallées différentes, et en été, le nombre de visiteurs est impressionnant.

Elle a la particularité d’être conservée presque en l’état d’origine dans sa structure et ses parois extérieures, recouvertes d’un mélange de goudron et de cendre pour les protéger des intempéries ; seul le mobilier est du siècle postérieur à la Réforme, XVII° et XVIII°. Elle sert toujours d’église.







Sur les portails, riche décoration en général des encadrements avec entrelacs et fleurs stylisées et animaux, le plus souvent serpents, lions ou dragons étrangement représentés car ces sculpteurs n’avaient encore jamais vu de tels animaux.



Les têtes de dragon, à l’extérieur, sur le toit,  protègent des mauvais génies, héritage de la culture viking.






A l’intérieur, 20 colonnes supportent des arcs en plein cintre ; le tour de la galerie est renforcé par des étais en bois de pin en forme de croix de St André ; riches sculptures polychromes.







 Nous visiterons aussi un musée rural en plein air qui expose dans son parc une trentaine d’habitations récupérées dans les environs, habitat datant du XVIII° au début du XX° : maisons, greniers, étables, etc... aux toits recouverts d’herbe et sous l’herbe, des écorces de bouleau en guise d’isolant étanche. Nous nous intéressons particulièrement à la façon de construire ces maisons anciennes, leur soubassement, leur base, leur agencement.












Lom est une station d’hiver autant que centre de villégiature l’été ; c’est une station bien agréable qui offre l’aspect d’une station de sports d’hiver chez nous dans les Alpes.

C' est aussi la porte d’entrée du plus grand parc national de Norvège (le Jotunheimen) et compte parmi les pics de plus de 2000 m qui l’entourent, le plus haut sommet de toute la Scandinavie : le Galdhøppigen et ses 2469 m.







Nous ne partirons pas de Lom sans rendre une visite obligée (vu la pub des blogueurs) à sa boulangerie-pâtisserie ; nous en sortirons chargés de pains dont une baguette à la française, excellente, que nous apprécierons bien les jours suivants.


A GAUCHE LA BOULANGERIE DE LOM








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